Ce soir, l’orchestre philharmonique PIONNIER est en concert dans la salle BULGARIA à Sofia, véritable évènement musical pour célébrer les 65 ans d’anniversaire et aussi pour marquer les 105 ans de la naissance de son fondateur Vladi Siméonov. Cet orchestre pour enfants et adolescents fut formateur pour des générations d’artistes, dont certains jouent aujourd’hui sur les plus grandes scènes du monde en Allemagne, Grande Bretagne, Italie, États-Unis, Mexique ou Brésil. Alexandre Pechev est le directeur de la fondation « Professeur Vladi Siméonov ». Il nous a présenté le programme et les concerts à venir.

« En première partie nous allons jouer "Jupiter" de la suite "Les planètes" du compositeur anglais Gustav Holst. En seconde partie le public aura le plaisir d’écouter le Concerto pour violon et orchestre de Parachkev Hadjiev, dont nous célébrons aussi les 105 ans de la naissance. De même, nous marquons les 95 ans de la naissance du compositeur Alexandre Raytchev avec au programme des fragments de son ballet "Chant des haïdouks". L’orchestre PIONNIER va jouer aussi la 9e symphonie de Dvořák "Le Nouveau monde" ».

Les années après 1989 étaient difficiles pour l’orchestre PIONNIER et il a arrêté ses activités pendant une longue période. Mais petit à petit il a repris sa place sur la scène musicale bulgare. Aujourd’hui il est dirigé par Lubomir Dénev-fils et il fait de nouveau ses tournées mondiales. Alexandre Pechev raconte cette renaissance.

« Après la refondation de l’orchestre de jeunes musiciens, nous avons retrouvé la confiance du public et de la critique. Nous travaillons avec de nombreuses écoles dans le pays. Chaque année les écoles de Plovdiv nous envoient des jeunes pour des séjours dans nos colonies d’été de formation musicale. Ils ont ainsi participé au Festival des orchestres de jeunes à Berlin en 2016. Actuellement, notre orchestre est au complet et dans la salle BULGARIA joueront sur scène 85 jeunes musiciens ».

Ancien musicien d’orchestre, Alexandre Pechev a joué sous la baguette du grand Vladi Siméonov.

« Ce fut une expérience extraordinaire que de jouer sous sa direction - se souvient-il. Il avait un regard sur la musique, une main, une sensibilité qui étaient uniques. Moi, je ne suis pas resté musicien professionnel, mais c’est lui qui m’a lié à tout jamais avec la musique. Quand on était petits, maestro Siméonov nous appelait « les diables noirs », mais nous on ne lui en voulait pas et je me souviens avec le sourire de ces moments. Je me souviens des instants émouvants de ma première tournée en 1947. C’était en Grande Bretagne dans les villes d’Edinburgh, Londres et Aberdeen. J’ai ensuite participé au concours Herbert Von Karajan à Berlin Ouest et notre orchestre a reçu le Prix spécial. Je n’oublierai jamais notre concert à New York en 1972, dans la salle des Nations Unies. A la répétition générale est venu nous diriger Leonard Bernstein. Voir en vrai ce génie musical était extraordinaire ! A cette époque j’étais première viole et je me trouvais carrément en face de lui, tout près. Je voyais l’expression de son visage. Les premiers moments on était tous pétrifiés, mais rapidement nous nous sommes lancés comme épris par la magie et nous avons joué sous sa baguette le Scherzo de la 7e symphonie de Beethoven. Encore aujourd’hui je garde le souvenir comme si c’était hier. Mais si nous avions pu jouer avec de tels chefs d’orchestre, c’est grâce à maestro Vladi Siméonov ».

Version française : Miladina Monova