Depuis que le président russe Vladimir Poutine a déclaré lors de sa rencontre avec son homologue macédonien Gjorge Ivanov que « l’écriture slave vient des terres macédoniennes », l’excitation en Bulgarie ne retombe pas. Politiciens, historiens, linguistes font l’exégèse du message venu de Russie. Pour les uns, c’est une stratégie de division des Balkans, pour les autres ce n’était pas fait exprès. A ce propos, la ministre bulgare des Affaires étrangères, Ekatérina Zahariéva a déclaré que l'invention de l'alphabet slave s'est faite par la volonté et avec la participation de l'Etat bulgare et ce n'est pas par hasard que le prince Boris Ier est présent dans tous les ouvrages en ancien bulgare, connu comme Boris Mikhaïl, à l'orgine de la conversion des Bulgares au christianisme. Rapellant qu'il y a 5 ans, le patriarche de Moscou et de toute la Russie, Kirill a déclaré que l'écriture slave est arrivée des Bulgares, Ekatérina Zahariéva a ajouté que "grâce à la Bulgarie, l'alphabet cyrillique figure déjà sur les billets de banque de la monnaie unique européenne".
Djéma Grozdanova, députée GERB et présidente de la commission parlementaire aux Affaires étrangères a déclaré que la gaffe de Vladimir Poutine fait partie du projet politique de la Russie dans les Balkans occidentaux, lequel vise à éloigner ces pays de l’Union européenne. Le co-président des Patriotes unis Valéry Siméonov qui en principe sympathise au régime russe a commenté sarcastiquement qu’en Russie il y a du progrès, car à l’époque communiste les Russes apprenaient à l’école que c’est Lénine qui a inventé l’alphabet russe. La leader socialiste Kornélia Ninova s’est montrée tout aussi scandalisée et pour le coup a soutenu la position officielle du gouvernement qu’elle a qualifié de « modérée et appropriée ».
Dès la diffusion de la déclaration du président russe en Macédoine, les autorités bulgares ont demandé des explications aux responsables politiques russes. La porte-parole du ministère des Affaires étrangère de Russie Maria Zaharova a déclaré devant l'agence ITAR-TASS que le tollé médiatique de critiques en Bulgarie est provoqué par une mauvaise interprétation des dires du président Poutine. En parlant de « terres macédoniennes », Vladimir Poutin se référait à une entité géographique connue depuis l’Empire romain et non pas à un Etat concret. Cette réponse n’a pas été satisfaisante pour les historiens bulgares et Kazimir Popkonstantinov a riposté avec l’argument qu’au 9e siècle, ou à l’époque de l’Empire romain, il n’y avait pas non plus de Russie, telle qu'elle existe aujourd'hui, mais la Rouss’ de Kiev (la plus ancienne entité politique slave orientale dont se réclament aujourd’hui la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie). Maria Zaharova a aussi dit que cette polémique en Bulgarie est provoquée artificiellement et ne fait qu’ajouter des tensions dans les relations bulgaro-russes. Le président Roumen Radev s’est voulu réconciliateur en disant que « les peuples slaves resteront unis seulement s’ils respectent l’histoire et non pas en l’utilisant comme monnaie d’échange, ce qui ne conduit pas toujours aux résultats escomptés ».
Version française : Miladina Monova
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