A la fin de la semaine dernière à Dubrovnik en Croatie a eu lieu la rencontre des pays membres du Processus de coopération en Europe du Sud-Est (SEECP). Ce format de coopération a été lancé il y a 21 ans par la Bulgarie et couvre une population de 150 millions de personnes. Tout au long des années, la position de la Bulgarie sur l’échiquier politique a changé et depuis son intégration dans l’UE et dans l’OTAN elle aspire à jouer un rôle-clé.
Un des dossiers que la Bulgarie a remis à l’ordre du jour c’est l’intégration européenne des Balkans occidentaux. Ces dernières années, dans un contexte de crises économiques et politiques l’Union européenne a délaissé l’agenda de l’élargissement qui concerne l’Albanie, la Bosnie, le Kosovo, la Macédoine, le Monténégro et la Serbie. Mais les conflits politiques qui se sentent abandonnés et où l’influence de la Russie grandit semble avoir convaincu de la nécessité de reprendre ce volet. C’est en tout cas le message que le premier ministre Boyko Borissov a porté à la réunion du SEECP en Croatie. Dans son intervention il a mis l’accent sur une condition essentielle à l’élargissement qu’il a formulé ainsi : « les élites politiques doivent surmonter l’héritage du passé et se débarrasser des contradictions historiques ». Selon lui, il faudrait plus de solidarité et d’entente entre les peuples balkaniques, « cesser de se confronter au sujet de conflits, guerres et nettoyages ethniques et se concentrer sur la coopération économique ».
Lors de la rencontre il a été question de choisir le pays qui va prendre la présidence tournante du Processus de coopération en Europe du Sud-Est après la Slovénie et la Bosnie-Herzégovine en 2017. Des tensions à ce sujet entre la Serbie et le Kosovo ont fait dire à Boyko Borissov « comment peut-on parler d’intégration dans l’UE et l’OTAN quand on ne peut même pas s’entendre sur celui qui va prendre la présidence de SEECP! » Il a demandé au président serbe Aleksandar Vučić d’accepter que la présidence tournante soit attribuée au Kosovo.
A Dubrovnik, la ministre des Affaires étrangères Ekatérina Zaharieva a insisté sur l’importance de trois volets à cette étape : le transport, l’énergétique et les politiques sociales. La Bulgarie s’est donnée pour exemple de développement rapide des infrastructures transfrontalières avec la Turquie, la Serbie et la Grèce, alors que les réseaux routiers et de communication entre pays des Balkans occidentaux sont peu développés, ce qui ne facilite pas l’échange commercial, le tourisme et les investissements. La prochaine rencontre dans le format Processus de coopération en Europe du Sud-Est est prévue pour novembre prochain à Sofia et sera au niveau des ministres des Affaires sociales et du Travail.
Version française : Miladina Monova
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