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Autour d’une banitsa bulgare au village Parkani, en Transnistrie

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Valentina Nikolaevna Obruckova nous accueille dans sa maison au village de Parkani, dans la région de Transnistrie en Moldavie. Ici, nous sommes venus rencontrer les familles de descendants de Bulgares qui se sont installés dans la région depuis le 19e siècle.

Valentina nous prépare une banitsa délicieuse et nous livre généreusement son secret de préparation : pas de levure dans la farine, seulement de l’eau et du sel. Les feuilles de pâte filo qui constituent le feuilleté sont tellement fines que l’on peut lire son journal à travers. Chaque niveau est recouvert d’une couche de mélange d’œufs et de fromage frais qui fait gonfler le gâteau.

La communauté bulgare dans le village de Transnistrie se forme au début du 19e siècle et les migrants n’arrivent pas ici par hasard. A cette époque, le gouverneur de la région est le noble franco-russe Armand-Emannuel du Plessis, duc de Richelieu. En 1803, le rois Alexandre le nomme gouverneur d’Odessa et de la Nouvelle Russie - territoires au sud, situés entre la mer d’Azov et la mer Noire, dont la Transnistrie, aujourd’hui en Moldavie. En se promenant au bord du fleuve Dniestr, il est impressionnée par le peu d’habitations et le dépeuplement de ces terres, pourtant attractives. Le duc entreprend alors une politique d’ouverture pour accueillir des populations de pays voisins ou lointains. Alors, arrivent des paysans pauvres de Bessarabie, d’Ukraine et des Cosaques.

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En 1806 arrivent les premiers immigrants de Bulgarie, qui vont avec d’autres colons fonder le village Parkani. L’origine du nom est ukrainienne est signifie « clôture ».  Au fil des années, la communauté bulgare en Transnistrie s’impose et assimile les autres plus petites, dont des Moldaves, Ukrainiens, Allemands, Juifs, Arméniens, Biélorusses. Leurs descendants aujourd’hui se considèrent comme des Bulgares ethniques.

Plus de 200 ans, la communauté bulgare perdure et garde sa culture d’origine. La langue bulgare a survécu aussi. On ne s’étonne pas alors, que cette région est si intéressante pour les ethnologues et les linguistes. Aujourd’hui à Parkani, viennent enseigner des professeurs d’écoles de Bulgarie, pour transmettre la langue littéraire bulgare. Beaucoup de jeunes du village sont venus vivre en Bulgarie, curieux de connaître le pays d’origine de leurs ancêtres et cherchant un meilleur sort économique.

Beaucoup d’associations culturelles locales maintiennent le lien avec la Bulgarie et les traditions anciennes. La Maison de la culture locale organise chaque année le rassemblement Megdan sur le bord du Dniestre. Ici arrivent des Bulgares d’Ukraine, de Moldavie et de Bulgarie.

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Valentina Nikolaevna, enseignante à la retraite consacre beaucoup de son temps à l’organisation d’évènements culturels et à la sauvegarde des traditions et coutumes oubliées. Elle collectionne des objets et des vêtements qui dans le passé faisaient partie de la vie des gens. Elle a également une collection de photos anciennes thèmatiques, comme par exemple sur la robe de mariée dans les années 20. Toutes ses archives sont gardées au Musée de Parkani.

Le rituel traditionnel des fiançailles a été également archivé, grâce à la tradition orale. « Dans notre village, le futur époux offre à sa promise un mouchoir en tissu qui renferme une graine de blé, symbole de la prospérité et de la fertilité, ainsi qu’un petit objet en or, la plupart du temps, une petite croix, une bague ou des boucles d’oreilles, raconte Valentina. Sur des vieilles photos j’ai vu des femmes portant deux chaînes avec des croix. Lorsque après le mariage l’homme partait travailler loin, l’épouse portait alors la croix offerte par lui lors des fiançailles en même temps que celle héritée de sa famille. Les deux croix indiquaient qu’elle n’est pas libre, même si elle va danser avec les autres jeunes femmes sur la place du village. Lorsque le premier né arrive, la deuxième croix lui est suspendue au cou lors d’un rituel ».Снимка

Une autre coutume de mariage c’est le « baise-main », lorsque la mariée arrive dans la maison de son époux. En fait, les jeunes mariés font le tour de la table et serrent la main de chacun des invités, geste durant lequel l’invité glisse secrètement un billet symbolique dans la main de la mariée. Ainsi il lui reconnait le statut de maîtresse du foyer conjugal, qui sera capable de bien gérer le budget familial.

Version française: Miladina Monova
Photos: archives personnelles


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