« Les tortues ont été les premières à se faire manger. Ensuite, les prisonniers passent aux grenouilles et aux couleuvres à collier, aux chiens et aux chats, aux moineaux et aux hérissons…..En 1952-1953 les prisonniers commencent à se nourrir des feuilles de saules et de l’herbe… »
Le 6 décembre paraîtra dans les librairies un livre spécial qui est une narration d’envergure se fondant sur des documents et des témoignages personnels et dont l’objectif consiste à révéler devant les lecteurs qui ont le courage de connaître la vérité, les atrocités du crime « Béléné » - l’île qui a tué l’homme libre. Son auteur Borislav Skotchev étudie au cours de dix ans les archives bulgares et étrangères dans le but de nous présenter sur quelque mille pages ses recherches sur les affreuses railleries avec les prisonniers du plus grand camp de concentration communiste. Une fois avoir rempli son devoir civil, l’auteur évite de trop se montrer en public, raison pour laquelle c’est un autre analyste du régime communiste criminel, Christo Christov, qui présente le livre.
Nous connaissons l’auteur du livre « Le camp de concentration « Béléné » 1949-1987 » Borislav Skotchev par son site « Décommunisation » - qui est la première plate-forme en ligne destinée à permettre à ce que soient surmontées les dépendances du passé totalitaire – déclare Christo Christov – Il n’est pas historien, ni journaliste mais fait partie de ceux qui prennent part aux initiatives de la société civile.
Son livre est la première œuvre de ce type sur le camp de concentration de Béléné et on y découvre sur chaque page des choses inconnues. Borislav Skotchev y révèle les raisons politiques pour la création du camp, nous parle des gens qui y sont enfermés, ainsi que de leur « mode de vie », des punitions, de leurs tentatives de s’évader, des exécutions.
Le camp de concentration est créé par arrêté secret du Conseil des ministres en date du 27 avril 1949 – nous raconte Christo Christov – Bien évidemment le parti communiste n’est en mesure de rien inventer d’autre que d’accentuer sur les violences qui avaient déjà été perpétrées dans les camps de concentration étrangers. Il convient de rappeler qu’à cette époque Béléné est un petit village et comme il est bien souligné dans les archives de la Sureté d’Etat, on s’y attendait déjà à des problèmes découlant du fait que l’ensemble de la population y prêche le catholicisme, ce qui fait que l’influence du PC n’y est nullement ressentie. L’île Persin en est aussi choisie grâce à son isolement et à l’idée qu’y seraient transférés des prisonniers d’autres camps également. « Béléné » existe activement jusqu’en 1953 et après la mort de Staline le régime n’y est plus aussi ferme. Y ont été enfermées environ 15 mille personnes, ce qui n’est pas un chiffre négligeable dans la mesure où le nombre des personnes tuées ou bien portées disparues au cours des premiers mois de l’instauration du régime communiste se situe entre 18 et 30 mille. D’autres 10 mille personnes sont condamnées par le dit Tribunal du peuple.
La communauté historique est redevable à la société car ce sont les historiens notamment qui auraient dû nous éduquer. Le livre de Borislav Skotchev est de ce fait significatif – celui-ci n’est pas historien mais se sent extrêmement engagé avec tous ces crimes du communisme et en fin de compte tient à ce que la vérité se sache, conclut Christo Christov.
Version française : Nina Kounova
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