Il existe des facteurs positifs ayant contribué à l’amélioration du niveau de vie des Bulgares au cours des 4 derniers mois de l’année dernière. Il s’agit notamment de la croissance stable de l’économie – d’environ 3,6%, la hausse de l’emploi, la baisse du chômage, le pouvoir d’achat accru des ménages. La consommation intérieure a aussi enregistré une hausse, ce qui fait par ailleurs partie des principaux moteurs de l’économie dans le pays. C’est cette conclusion notamment qui avait été faite par les experts de l’Institut d’études syndicales et sociales auprès de la Confédération des syndicats indépendants de Bulgarie (CSIB) sur la base d’une étude relative aux prix de consommation et au coût de vie en Bulgarie au cours des quelques derniers mois.

Une amélioration objective de la situation est constatée par rapport aux revenus moyens pour le pays, par rapport au coût de vie pour les 7 à 8 derniers mois. Actuellement la croissance des revenus devance la hausse des prix, ainsi que le niveau de vie dans le pays – indiquePlamen Dimitrov, président de la CSIB. Environ 45% des ménages en Bulgarie se trouvent au seuil de la pauvreté. Le nombre des gens de ce groupe a toutefois baissé de quelque 250 mille personnes. C’est un signe positif car les revenus en général enregistrent une hausse, ce qui fait en sorte qu’une partie des ménages passent plus en avant dans la grille respective, précise Dimitrov qui poursuit :

27% des ménages, soit environ 2 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de la pauvreté avec environ 161 euros mensuellement par membre de la famille. Par rapport à l’année dernière, environ 80 mille personne perçoivent des revenus plus élevés et ne font plus partie de cette catégorie. Le plus important est cependant le nombre des ménages qui touchent des revenus au-dessus du coût moyen de vie. En un an, le nombre des Bulgares fortunés a notamment augmenté de 300 mille personnes. Ce chiffre témoigne d’une certaine hausse des revenus des ménages leur permettant de vivre normalement selon nos standards. Mais plus de 72% de la population vit dans la paupérisation avec des moyens de vie inférieurs à ceux qui leur permettraient de mener une vie normale. Il existe une différence entre le coût de vie à Sofia et dans le pays, et cette différence est importante – estimée à environ 30%. Les habitants de la capitale ont besoin de quelque 383 euros par personne pour vivre correctement, ce chiffre s’élevant à 291 euros par personne habitant en province. La rémunération moyenne à Sofia est évaluée à 588 euros pour le troisième trimestre de l’année dernière, soit elle est inférieure de 20% à celle nécessaire à ce qu’une vie normale soit menée.

Les données fournies par l’étude de la CSIB pour le quatrième trimestre de 2017 montrent que pour que soient couvertes les dépenses nécessaires pour une famille de quatre personnes, les ménages ont besoin de plus de 1125 euros par mois. On constate dans le même temps que la hausse des prix en Bulgarie les rapproche très rapidement à leur niveau moyen dans les pays de l’UE. D’autre part, les revenus et les rémunérations en Bulgarie demeurent parmi les plus bas par rapport aux autres pays-membres, rappellent les experts de la CSIB. L’Institut d’études syndicales et sociales se réfère à un rapport d’Eurostat selon lequel la productivité de travail par personne s’élève en Bulgarie à environ 50% de celle enregistrée en Europe. La rémunération est cependant deux fois inférieure à celle dans les autres pays européens.

Version française : Nina Kounova