Chaque année les scientifiques se retrouvent face au défi de devoir créer en un rien de temps un vaccin contre les mutations de la grippe qui pendant la saison en question fera le tour du monde. Cette situation pourrait changer si les scientifiques de l’Institut de microbiologie auprès de l’Académie bulgare des sciences (ABS) réussissaient à mener à terme l’élaboration du dit vaccin antigrippal ADN.

Les vaccins antigrippaux ADN constituent une nouvelle branche de la virologie et lors de leur élaboration se créent des molécules chimères à l’aide de manipulations du domaine de l’ingénierie des gênes, le but étant de les utiliser contre tout type de grippe.

Les vaccins ADN sont beaucoup plus faciles à la production, il suffit de bien réussir les expériences cliniques – déclare le directeur de l’Institut de microbiologie le professeur Christo Naïdenski. – Nous nous trouvons actuellement à l’étape d’un modèle de laboratoire expérimental et il faut dire que le chemin à parcourir jusqu’à la fabrication du vaccin même est très long. Pour ces vaccins est évité le cycle saisonnier lors duquel apparaissent les différents types du virus grippal. Dans la saison automne-hiver par exemple, nous disposons d’un vaccin quadrivalent – il donne de très bons résultats mais ne sera pas efficace l’année prochaine étant donné que le spectre des différentes souches de grippe sera différent. C’est ce que nous observons chaque année compte tenu de la variabilité du virus, des processus épidémiques, entre autres. Les vaccins ADN sont cependant très sûrs de ce point de vue et beaucoup plus polyvalents par rapport aux vaccins saisonniers.

Les analyses effectuées sur les vaccins ne sont qu’une des directions dans lesquelles travaillent les scientifiques de l’Institut de microbiologie. Celui-ci a marqué récemment les 71 ans de sa création et les 140 ans de la naissance de son créateur l’académicien Stefan Anguélov. Dans les différents départements de l’institut sont étudiées les causes pouvant provoquer les différentes maladies – le papillomavirus, l’enterovirus, les poliovirus, des analyses sont également faites sur la tuberculose, le cancer, l’arthrite rhumatoïde, entre autres.

La plante Rhodiola Rosea est à la base de la production des médicaments contre le cancer. Un autre objectif que se posent les microbiologistes est de faire en sorte que diminuent les souffrances des malades d’arthrite rhumatoïde et que s’améliore leur activité motrice. Au fil des années quand les maladies commenceront petit à petit à disparaître, les scientifiques devront faire face à de nouvelles difficultés.

Très sérieux est actuellement le problème des déchets de la cellulose et surtout les matériaux hygiéniques qu’utilisent les cosmonautes lors de leurs vols dans l’orbite – dit le professeur Christo Naïdenski – Notre regard est déjà tourné vers la planète Mars et nous pensons comment faire pour que les déchets soient désormais stockés de manière cyclique et avec l’aide de microorganismes, ce qui permettrait notamment qu’ils se transforment en produits utiles pour la santé et pouvant être utilisés par les équipages des vols pilotés. C’est en effet un grand défi d’autant plus que ces vols deviendront dorénavant très longs.

Il s’avère que les microbiologistes vont désormais devoir développer leur domaine scientifique étant donné que les secrets demeurent de loin plus nombreux que les décisions déjà prises.

Nous avons très peu de connaissance sur le monde des micro-organismes, nous avons analysés à peine 1 pourcent d’eux, les types inconnus demeurant très nombreux – souligne le professeur Christo Naïdénski. – Il n’y a pas de limites devant les micro-organismes – le temps d’analyser une souche et elle a déjà subi des transformations. Dans le Cosmos les rayonnements et les champs magnétiques sont si forts qu’ils influencent sensiblement les types de micro-organismes et leurs qualités.

Version française : Nina Kounova

Photos: archives personnelles et BTA