Il y a plus d’un siècle, un maître d’école de Vidin abandonne la salle de classe pour partir à la découverte du monde. Les ridicules moyens financiers dont il dispose ne lui permettent pas de prendre un bateau. Mais le manque d’argent ne le décourage pas – il emporte des bagages modestes et part pour un tour du monde… à pied.
Qui est cet aventurier qui a osé peu après la Libération de sa patrie de la domination ottomane essayé de réaliser son rêve un peu fou, reste toujours un secret. Le connaisseur de la région de Vidin Racho Milanov est cependant décidé à éclaircir cette fantastique histoire sur laquelle il tombe en cherchant des infos pour sa page sur Facebook « L’ancien Vidin ».
Il découvre des infos sur cette histoire en cherchant avant tout sur des sites internationaux de cartes postales qui sont vendues aux enchères – évoque la journaliste Irena Danailova qui prend également part aux recherches dans les archives. – Il tombe ainsi sur une carte postale de 1907 portant la signature de l’enseignant. Il écrit sur cette carte que son objectif est de faire le tour du monde en 12 ans – de 1903 à 1915. Sur une autre carte d’un site de collectionneur français il annonce que son périple s’achèvera en 1913. Il n’envoie pas toutes ses cartes à des personnes concrètes, il les laisse dans les différents pays. Il est vrai que cette histoire relève un peu de la fiction et il est probable que ce soit le premier Bulgare parti à la découverte du monde et ce sans ressources financières.
La carte de 1907 montre le voyageur dans la compagnie de deux hommes. Sur la photo nous voyons un homme de belle allure avec une longue barbe et des hautes bottes qui s’appuie de sa main droite sur un long bâton en tenant de sa main gauche un livre. Sur le dos de la carte il révèle son intention de faire le tour du monde – en anglais, allemand, français et italien. Le seul objectif de mon voyage est d’étudier la nature, tout comme les coutumes et mœurs des habitants des pays que je traverse. J’ai entrepris ce voyage sans argent, comptant uniquement sur l’aide d’honnêtes gens. Cette carte avec mon portrait sera une sorte de souvenir de ma visite dans votre pays. 1903. Mon voyage s’achèvera en 1915, écrit-il en ajoutant la signature H.J.M. Nikolov, maître d’école à Vidin, Bulgarie.
Les exploits du Bulgare attirent l’attention même du journal américain “Washington Times” qui publie en 1908 un article avec sa photo. De toute évidence le maître d’école a une bonne éducation et parle des langues étrangères – où a-t-il fait des études, qu’a-t-il enseigné, qui l’a encouragé dans ses rêves de faire le tour du monde?
A l’heure actuelle ces questions n’ont pas de réponses – avoue Irena Danailova. – Pour le moment nous n’arrivons pas à trouver son nom dans les archives de Vidin, ni ses parents. Il a tout de même signé ses cartes en mentionnant qu’il est « un maître d’école de Vidin ». Or à cette époque les maîtres d’école dans la région n’étaient pas très nombreux. Nous devons tout simplement poursuivre nos recherches et on pourra peut-être un jour dévoiler la vérité mystérieuse.
Entouré de monuments témoignant de l’antique histoire de sa ville – les Romains établissent ici une localité en lui donnant le nom de Bononia (belle forteresse), ici se trouvait le royaume de Vidin, c’est ici que l’empire ottoman établit un centre administratif et économique – en profitant du Danube qui peut vous transporter jusqu’au cœur de la civilisation. Tout cela a probablement encouragé l’esprit de pionnier du maître d’école-voyageur.
En 1900 Vidin est une porte ouverte vers l’Europe – c’est ici qu’accostent tous les bateaux venant de Vienne, c’est ici que vivent des gens bien éduqués qui construisent les fondements de la Bulgarie après sa Libération – témoigne Irena Danailova. – Vidin est aussi la ville d’où vient le premier exarque bulgare – Antim I, tout comme de plusieurs personnalités connues à cette époque. Ceci dit, il n’est pas exclu que ce soit justement l’essor du nouveau pays qui l’incite à entreprendre ce voyage. D’autant plus qu’à cette époque la ville accueille des personnalités de renommée mondiale et que certaines d’entre elles, surtout des juifs, s’y installent durablement.
H.J.M. Nikolov parcourt 62 mille kilomètres en Europe et en Afrique en 3 ans et 9 mois. Est-ce la fin de son périple et le retour à la maison ou bien il continue à voyager? Il se peut qu’un jour les archives jettent de la lumière sur ce mystère mais d’ores et déjà il est clair que l’euphorie générale venue avec la liberté de la patrie lui a donné des ailes avec lesquelles s’envoler vers des horizons inconnus et des contrées éloignées.
Version française: Vladimir Sabev
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