La ville de Rakovski /Bulgarie du Sud/ est connue pour son importante communauté chrétienne. Ce qui explique les préparatifs intenses,  entamés pour accueillir, le 6 mai prochain, le pape François, qui effectuera une visite en Bulgarie. Plus de 50 000 fidèles se donneront rendez-vous sur la grande place de Rakovski pour entendre la parole du souverain pontife qui, sans aucun doute, les encouragera à garder la foi et à rester fidèles au Christ…

Nous avons rencontré le jeune curé, Yvelin Guénov de l’église du « Sacré-Cœur de Jésus » à Rakovski, qui estime que la visite du Saint-Père donne l’occasion de rappeler à tous les chrétiens qui il est et ce qu’il incarne :

Nous voudrions effectivement rappeler que pour les catholiques, le pape est cet évêque romain qui veille sur le peuple qui lui est confié et qui est le messager de Dieu et de son amour des humains sur Terre. Mais le souverain pontife a aussi la lourde responsabilité spirituelle de nourrir l’union et l’harmonie, de veiller au respect des différences et de chasser l'apathie des rapports humains…

Unité et communion, même au sein des églises désunies…C’est la raison pour laquelle le pape François a donné le coup d’envoi de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens du monde…«Tu rechercheras la justice, rien que la justice » : tel est le thème des méditations de la Semaine de prière pour l’Unité chrétienne qui se déroulera du 18 au 25 janvier 2019, comme nous le rappelle le Conseil œcuménique des Églises.

L’église catholique  est très sensible à ce dialogue œcuménique et son engagement est fort, car il s’agit de relayer le message de Dieu, poursuit son récit le père Yvelin. – Je ne sais pas si le pape évoquera aussi les autres églises, mais sa présence suffit pour donner un nouveau souffle dans la vie de chacun de nous et de prendre conscience de la nécessité de rester soudés, plutôt que de s’enfermer dans la solitude. « Tout comme Toi, mon père, tu es en Moi, et que Moi, je suis en Toi. Ainsi soit-il! »

Depuis le début de son pontificat, le pape François s’écarte souvent du champ de la théorie pure pour aborder des sujets existentiels, touchant de près les personnes démunies.

Ce qu’il veut nous dire c’est que contrairement à notre logique, tout ne tourne pas autour de l’économie et l’argent. Oui, nous sommes en mesure de gérer notre maison commune, la Terre, mais à condition seulement de ne pas la priver de l’Amour. Un amour concert, et non pas une notion abstraite. C’est pour cette raison que le pape nous appelle à quitter notre zone de confort et à ne pas nous désintéresser de la condition humaine qui souvent nous confronte à la misère et à la précarité…

Et le pape François nous donne tout le temps l’exemple en allant à la rencontre des personnes sans feu ni lieu, de tous les pauvres au monde, mais aussi des migrants qui errent d’un pays à l’autre. Ce n’est pas par hasard qu’il choisit le titre de l’encyclique de Jean XXIII « Pacem in Terris », sur la paix entre toutes les nations, fondée sur la vérité, la justice, la charité, la liberté, comme maitre-mot de son pontificat.

C’est une invitation à décrypter les signes de notre temps, à aller au-delà des apparences, pour chasser de notre vie tout ce qui nous empêche de vivre dans l’amour et la paix, dit encore le père Yvelin. – Et je pense que dans son message, le pape pointera justement du doigt la corruption, l’IVG, l’adulation des grandes puissances, l’arbitraire dans la législation, l’émigration, les pseudo-idéologies, qui mettent à mal la société…

Disons encore que la visite du pape François apportera aussi beaucoup de joie à 40 enfants de Rakovski qui recevront leur première communion. Un moment sublime de leur jeune vie et une date importante qui marque le début d’une existence nourrie par l’Eucharistie, imprégnée et façonnée par elle. Un moment de communion et une rencontre entre l’enfant et Jésus…

Le père Yvelin Guénov se souvient de sa rencontre avec le pape Jean-Paul II, à Plovdiv, en 2002, le plus beau cadeau pour son 14^e anniversaire .

J’ai comme ressenti que le pape a posé plusieurs fois son regard sur moi. C’était un homme qui se distinguait par son charisme et qui semblait s’adresser à chacun de nous. Je me souviens encore de ses mots à la fin de son message adressé aux jeunes : « Faites en sorte que votre pays qui est le pays des roses devienne de jour en jour le pays de l’hospitalité et de la paix ». Et je me permets de croire que le pape François adressera ce même message aux habitants de Rakovski, parce que c’est le message du Christ aux jeunes qui sont l’avenir du monde…

Récit : Sonia Vasséva