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Quand il s'agit de la prochaine crise économique, gouvernants et économistes ne parlent pas de la même voix!

Photo: BGNES

Serions-nous à la veille d’une nouvelle crise mondiale – économique, de la dette, financière, et quelles seront les retombées sur la Bulgarie de cette menace globale ? Economistes, hommes d’affaires et représentants du pouvoir ont essayé à une table ronde organisée par la Haute école d’assurances et finances de trouver, en vain, une réponse commune à cette question.

СнимкаAu moment où en Europe on s’attend cette année à un recul de l’économie, la tendance en Bulgarie est opposée, affirme Mariana Nikolova, vice-première ministre en charge de l’économie et de la politique démographique.

Les prévisions font état d’ un ralentissement de la croissance économique. Les dernières données d’Eurostat révèlent que notre économie pour le moment tourne mieux que la moyenne dans l’UE. Mais nous avons besoin d’une croissance plus rapide pour rattraper le niveau de vie en Europe Occidentale.

СнимкаLe vice-ministre de l’Economie Lachezar Borissov a été le plus grand optimiste car il estime que dans les 2-4 années suivantes il n’y aura pas de crise économique en Bulgarie à condition qu’il n’y ait pas de cataclysme au niveau mondial. Il a ajouté que le pays se rapproche du pic de la croissance économique et qu’il doit se préparer à faire face dans quelques années à un renversement de la vapeur.

On observe quelques tendances régionales qui ont des répercussions globales – a déclaré le vice-ministre. – Ainsi par exemple les problèmes de l’économie chinoise, Brexit – mais dans ce cas précis j’décèle des possibilités d’attirer des investissements car les compagnies locales ont tourné leurs regards vers nous, les relations entre la Russie et l’Ukraine. Nous devons cependant être très vigilants dans ce contexte car les sanctions trop sévères peuvent avoir des retombées directes  sur l’économie bulgare. Bien sûr, nous, en tant que membre de l’Union européenne, nous ferons des efforts pour éviter cela mais il est vrai que nous sommes dépendants des livraisons énergétiques. Sur un plan plus local, les relations entre le Kosovo et la Serbie pourraient avoir un impact négatif.

Mondialisation ou régionalisation, telle est la question qui attend sa réponse sur le plan économique, de l’avis de Lachezar Borissov.

Je prévois que nous parlerons de régionalisation et nous serons beaucoup plus forts quand nous sommes dans un contexte régional ensemble avec l’UE – a-t-il souligné. – C’est justement pour cette raison que nous avons posé la question de notre adhésion à la zone euro. La croissance économique durable prévue à hauteur de 3.7% en 2019, la satisfaisante notation de la dette bulgare et le fait que nous soyons à la 3e place pour la stabilité financière dans l’UE sont des atouts de la Bulgarie.

СнимкаLa professeure agrégée Daniela Bobeva qui a présenté le rapport principal à la table ronde, ne partage pas l’optimisme des gouvernants. Si on demande à quelqu’un dans la rue si nous sommes à la veille d’une nouvelle crise, il vous répondra que voilà déjà 30 ans que nous sommes en crise permanente, a-t-elle déclaré  Selon elle le ralentissement de la croissance économique jusqu’à 2.7% au troisième trimestre de l’année dernière et le remplacement du modèle de croissance sous l’impact de la consommation intérieure sont des symptômes d’une prochaine crise. Près de 45% du PIB sont produits par des multinationales et c’est un canal qui pourrait nous amener des chocs, a ajouté l’économiste. Elle prévoit trois possibles scénarios pour la Bulgarie.

Le pire pourrait nous arriver l’année prochaine au plus tôt et cela  dépendra de la décision de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne sur la demande de la Bulgarie à entrer dans l’antichambre de la zone euro. La deuxième menace se cache dans une éventuelle récession dans la zone euro, la troisième est liée à une éventuelle instabilité économique et politique dans le pays. Et si certains de ces risques sont réalisés suite à quoi les exportations chutent, cela ne manquera pas de nous amener une crise et la récession en 2020.

Mais si on regarde la vie en rose, on ne manquera pas d’apercevoir à l’horizon une croissance économique de 2.5-3% au cours de cette année, une adhésion à l’antichambre de la zone euro /ERM2/ en 2020 et au bout, un recul de l’économie, certes, mais qui est loin de préfigurer une crise ou une récession, dit en conclusion Daniela Bobeva.

Version française : Vladimir Sabev

Photos: BGNES


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