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Un collectionneur hollandais expose plus de 100 tapis à Veliko Tarnovo

Les tapis, bulgares pour la plupart, sont mis à l’honneur dans les salles de la galerie “Rafael Mihaylov” de Veliko Tarnovo. Les superbes pièces aux couleurs de l’arc-en-ciel, mariées avec un art raffiné et un goût irréprochable, échantillons superbes du savoir-faire et de l’imagination des tisseuses bulgares accueilleront le public à partir du 14 juin. L’exposition intitulée “Couleurs, ornements, design” réunit plus de 100 tapis de la collection de Jaap van Beelen.

Hollandais, comme son nom l’indique, Jaap van Beelen découvre la Bulgarie il y a un demi-siècle. Parti pour la Turquie en auto stop, il tombe sous le charme de la nature de Bulgarie et de ses habitants chaleureux au point d’oublier le point final de son périple. Depuis, il revient souvent dans notre pays et finit par s’y installer durablement il y a douze ans - il acquiert une maison en bord de mer, plus tard il habite un moment la petite ville de montagne Kotel. Aujourd’hui sa maison de Veliko Tarnovo jouxte la demeure du poète, journaliste et folkloriste Petko Slaveykov (1827-1895) - “mon ami et maître”, comme il se plaît à l’appeler. Et ce grand amoureux de la nature bulgare commence à faire collection de tapis dans lesquels sont tissées les couleurs et les beautés du règne végétal et animal de ces latitudes.

« Le public de Veliko Tarnovo aura le grand bonheur d’admirer certains des plus beaux spécimens de l’art de la fabrication de tapis de l’Est et de l’Ouest bulgare – dit Anita Komitska, commissaire de l’exposition et directrice du Musée d’Histoire de Tchiprovtzi. – Outre les tapis de Tchiprovtzi et de Kotel dans la collection de Jaap van Beelen il y a des pièces provenant d’autres pays des Balkans et même du Caucase. Le collectionneur a arrangé son exposition dans huit salles – par ordre chronologique ou suivant les motifs d’ornementation. Pour le tais de Tchiprovtzi il a choisi un thème de prédilection – celui des oiseaux dont nous aurons le loisir de suivre l’évolution de ce motif au fil du temps. Les plus anciens échantillons de l’exposition datent de plus de 250 ans. »

Jaap van Beelen a rassemblé plus de 200 tapis dont certains d’une grande valeur. Parfois même nos grands musées ne peuvent se vanter de détenir pareils joyaux dans leurs fonds. Les plus précieux selon Anita Komitska sont les tapis de Tchiprovtzi avec leurs emblématiques oiseaux, sarments de vigne et rameaux de plantes grimpantes.


« Les plus anciennes pièces de l’exposition sont les tapis de prière de Tchiprovtzi – modèles de Bakam et Garibalda – poursuit Anita Komitska. – Ils sont fabriqués sur un métier vertical et l’ornement qui les caractérise est un motif géométrique représenté sur un champ central délimité par une ou plusieurs bordures. Les laines sont teintes avec des colorants naturels ce qui leur donne une beauté et une douceur remarquable et garantit la longue durée de vie des tapis. A l’occasion de l’actuel festival annuel du tapis de Tchiprovtzi Jaap van Beelen a fait don au Musée d’Histoire de Tchiprovtzi d’un très ancien tapis de Bakama extrêmement précieux, un geste dont nous sommes profondément reconnaissants. Le collectionneur l’a acquis à Konya, en Turquie, et il a eu la délicate attention de le faire revenir à son lieu d’origine. C’est très important de le rappeler, car à l’époque de la domination ottomane les tisserands de Tchiprovtzi fabriquaient des milliers de mètres carrés de tapis de prière et ceux de Bakama étaient le must du genre.»

Et aujourd’hui, qu’en est-il de la tradition dans la fabrication des tapis ? Va-t-elle dans le sens de la modernisation avec le perfectionnement des techniques, la diversification des motifs d’ornementation, l’enrichissement de la gamme de coloris ou se contente-t-elle de pérenniser cet art millénaire ?


« Ce qui fait la valeur des tapis – pour le moins ceux de Tchiprovtzi et de Kotel, c’est qu’ils sont tissés à l’ancienne, dans le respect de la tradition – dit Anita Komitska. – A Tchiprovtzi on se sert toujours du métier vertical, (les hautes lisses) qui fait des tapis réversibles. Aujourd’hui encore les locaux, du moins ceux qui restent, ont sauvegardé cette technique de tissage, ils reproduisent les modèles historiques et continuent de teindre les laines avec des colorants naturels. »  

En 2014, l’UNESCO a inclus les tapis de Tchiprovtzi au patrimoine culturel immatériel en rehaussant par cet acte leur valeur, mais aussi en éveillant l’intérêt des étrangers, qui décorent leurs demeures de ces merveilleux tissus, venus de l’aube des temps. Le hollandais Jaap van Beelen est un de ces étrangers, il sauve les œuvres de nos tisserands de tapis et les fait connaître au public avec beaucoup d’amour.


Photos: archives personnelles



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