En 2018 le nombre des réfugiés a atteint 25,9 millions à l’échelle mondiale, à en juger du rapport annuel intitulé « Tendances globales » de l’Agence de l’ONU sur les réfugiés. La statistique se rapportant à la Bulgarie montre qu’en 2018, 2 563 personnes avaient demandé l’asile, alors que pour la période de janvier à avril 2019, leur nombre s’élève à 416. Derrière chaque chiffre se trouvent pourtant des vies, des destins et des rêves humains brisés.

Il existe des peurs au sein de l’opinion publique bulgare qui sont provoqués par des stéréotypes et mythes liés aux réfugiés. – déclare Borislav Grozdanov de l’Agence de l’ONU sur les réfugiés. – Chaque année nous effectuons des études représentatives au sein de l’opinion publique bulgare relatives aux attitudes à l’égard des réfugiés demandeurs d’asile. Sur la base de notre analyse en date de 2018 je peux dire qu’une des principales inquiétudes qu’éprouvent les sondés est liée à la criminalité et au terrorisme mais il y est toutefois constaté que pour les 5 dernières années il n’y a pas eu de cas de réfugiés liés à de pareils actes en Bulgarie.

Quels sont les principaux obstacles pour les réfugiés et quels efforts sont nécessaires afin que leur adaptation puisse se faire plus facilement ?

Chaque demandeur d’asile doit faire face à de nombreux défis : il ne maîtrise pas notre langue et ne connaît pas les structures de l’Etat. C’est dans cette direction que nous oeuvrons afin que le réfugié puisse s’adapter rapidement correctement à sa nouvelle vie. Nous avons même créé des films qui sont traduits dans toutes les langues des réfugiés se trouvant actuellement dans notre pays, dans lesquels il est indiqué ce qu’on devrait savoir sur notre pays avant d’entreprendre un voyage dans cette destination, on y parle également de notre culture et bien évidemment de la procédure à suivre pour obtenir le droit d’asile, ainsi que des détails concernant les possibilités d’apprentissage du bulgare, entre autres – explique Yanita Manolova, directrice de la direction « Assistance sociale et adaptation » à l’Agence d’Etat pour les réfugiés auprès du Conseil des ministres. – La procédure se poursuit au cours de 3 et 6 mois. Après le 3^ème mois les réfugiés se voient délivrer un document leur permettant de se faire embaucher sur le marché du travail. Nous les informons également des possibilités qui se présentent devant eux conformément à leurs compétences, leur formation, leur stage d’ancienneté et leur souhait de travailler dans des domaines différents.

L’une des priorités dans l’activité de l’Agence d’Etat pour les réfugiés réside dans le travail avec les enfants. Il est extrêmement important pour nous de faire en sorte que les enfants maîtrisent le bulgare et fréquentent l’école – souligne Yanita Manolova. Dans les centres de l’Agence d’Etat pour les réfugiés des salles spéciales sont équipées dans lesquelles les enfants peuvent faire part de leurs inquiétudes et désirs, sont également organisées des « zones sûres » avec une présence de 24h/24 de psychologues, pédagogues et travailleurs sociaux.

Nous sommes en étroit partenariat avec d’autres institutions et ONG. Nous participons aussi régulièrement au concours « J’ai vu le malheur de mes propres yeux » organisé par la direction de Sofia « Sécurité incendie », avons également signé des accords avec l’Université de Sofia St Clément d’Ohrid et la Nouvelle Université Bulgare (NUB). Les réfugiés sont des gens qui quittent leurs pays d’origine pour échapper à des conflits armés ou bien pour d’autres raisons sérieuses et qui vont de ce fait à la recherche d’une vie meilleure. C’est pourquoi nous faisons tout notre possible pour leur témoigner notre hospitalité et tolérance – est catégorique Yanita Manolova.

Notre mission consiste à célébrer cette Journée et à faire preuve de notre empathie envers ces gens dans le besoin, à leur montrer notre respect pour leur courage de quitter leurs maisons et de s’engager sur un chemin menant vers l’inconnu. Nous ne qualifions pas cette journée de fête car il n’est pas logique de « fêter » le sort des réfugiés à travers le monde – souligne de son côté Martina Raïtchinova de la fondation « Caritas ». - Nous voulons aujourd’hui nous focaliser principalement sur le courage des enfants dans ces moments difficiles, faire en sorte qu’ils se sentent fiers de ce qu’ils ont pu faire. Nous avons préparé quelques vidéos présentant les histoires de réfugiés qui se sont déjà intégrés à la vie dans notre pays.

Des événements intéressants sont également prévus par l’Agence de l’ONU pour les réfugiés. 

Nous engageons une campagne qui fournira de l’information et présentera des faits curieux liés aux réfugiés – explique Borislav Grozdanov. – Nous inaugurons officiellement une exposition interactive de photos de Nikolai Stoyanov et Fanny Batchvarova intitulée « Identité » présentant l’histoire de 10 réfugiés et de demandeurs d’asile qui sont arrivés de Syrie, Irak, Afghanistan, Iran et Mali. Grâce à une appli mobile les photos s’animent et la personne de la photographie fait part de ses problèmes, difficultés, ambitions et rêves. Quand on regarde ces histoires, on se rend compte qu’il existe beaucoup de similitudes entre nous-mêmes et ces gens qui souhaitent fuir des guerres et des conflits.

Crédits photos : l’Agence d’Etat pour les réfugiés auprès du Conseil des ministres