Lorsqu’on vit une vie en harmonie avec soi-même et la nature, on cherche à se rendre utile. Tel est le crédo de Sylvia Stoychéva, bénévole auprès de la SPA, qui chaque jour vient au secours d’animaux sans défense tombés dans les "pièges" de la grande ville. Elle commence par exercer un métier dans l’univers de la mode et des médias, mais comprend rapidement que cette « vanity fair » n’est pas faite pour elle et elle décide d’ouvrir un bar pour artistes amateurs, très attachés aux nobles causes sociales. « Car il suffit de sauver un seul animal, un pigeon blessé dans la rue, pour comprendre qu’ils sont des milliers à attendre ton aide… »

Nous l’avons rencontrée :

„Il est de notre devoir d’aimer, de donner cet amour sans rien attendre en retour…Quand on donne aux autres, on peut exprimer et boire la meilleure essence de ce monde, celle qui mérite la joie et qui nous fait nous sentir fier de notre condition. Ainsi, nos actes sont le reflet de notre âme, car ils constituent nos regards sur le monde. On contribue à la beauté du monde en démontrant que l’unique vraie manifestation de supériorité est celle grâce à laquelle on apprécie la valeur d’être bon. Et puisque les animaux font partie de notre vie, nous devons les considérer comme des membres à part entière de notre société. Car chaque petite bête a un rôle à jouer dans ce monde, même ceux que nous ne trouvons pas trop agréables à voir. Alors donnons-leur une chance de vivre, plutôt que de les écraser ou tuer sans réfléchir… Dans la clinique vétérinaire auprès de laquelle j’officie, nos patients les plus nombreux sont les écureuils tombés de la couronne d’un arbre abattu…“

Sylvia est catégorique, ce sont les automobiles qui constituent la plus grande menace pour la vie des animaux de la ville :

Il m’arrive très souvent de sauver un pigeon renversé par une voiture…Je le récupère, s’il est toujours en vie, et l’amène à la clinique vétérinaire. Je sauve aussi souvent des chauve-souris, emmêlées dans les fils électriques…C’est ainsi que j’ai transformé mon bar des artistes en un centre d’accueil et de prise en charge d’animaux abandonnés ou blessés. J’essaye d’attirer à cette noble cause les enfants, leur apprendre qu’il ne faut pas être égoïste et venir en aide à son prochain. C’est une façon de leur inculquer le sens des responsabilités…“

Et pourtant, il n’est pas rare qu’elle entende des phrases du genre « Vous perdez votre temps, à quoi bon prendre soin des animaux abandonnés, alors qu’il y a tant d’enfants et de personnes âgées qui vivent dans la misère ? » Et à chaque fois, elle leur oppose, en guise d’argument, la célèbre phrase d’Alphonse de Lamartine : « On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains… »

„Si tu es un être humain au cœur aimant, tu aimes le monde entier. Et c’est la raison pour laquelle, je me joins à toutes les campagnes de charité, surtout quand elles sont ciblées sur les enfants. La dernière consistait à récolter des fonds pour équiper des orphelinats. Avec la photographe Willy Kaymakanova, nous avons aussi organisé des expositions au titre de la campagne « Laisser une trace pour l’avenir », qui a permis l’achat d’une ambulance destinée au service pédiatrique de l’hôpital des Urgences de Sofia. »