Les plans de la Commissions européenne de limiter le réchauffement mondial et de transformer l’Europe en continent climatiquement neutre d’ici à 2025 conformément à l’accord de Paris, c.à.d. le « Pacte vert » n’ont pas réjoui les syndicats bulgares. Selon eux, les nouvelles politiques européennes auront des effets négatifs sur les secteurs des transports, de l’agriculture et des industries d’extraction. Malgré les assurances données par le Parlement au sujet des centrales électriques au charbon, les syndicats et les patrons ont émis des réserves sur les mesures prévues dans le « Pacte vert » de l’Union européenne.

Lors d’une rencontre entre les syndicats et la ministre de l’Energie Téménoujka Petkova il a été question des conditions défavorables pour la Bulgarie prévues dans l’accord et la ministre a déclaré que le pays défendra ses intérêts dans le domaine du charbon.

“Dans le plan intégré “Climat-énergie” que nous avons élaboré, nous avons clairement précisé que d’ici 2030 et en perspective jusqu’en 2050 la Bulgarie continuera à compter sur ses centrales électriques au charbon” a été le commentaire de la ministre. La condition pour que l’UE permette de prolonger l’aide de l’Etat pour les centrales thermiques est le passage progressif des ménages sur le marché libre de l’électricité. Selon Dimitar Manolov, président du syndicat « Podkrepa », la prochaine libéralisation de ce marché équivaut à une hausse des tarifs de l’électricité au moment où le courant électrique en Bulgarie est un des plus chers sur le Vieux continent. Il n’y a pas moyen d’avoir les mêmes prix de l’électricité pour tout le monde quand les salaires en Bulgarie sont les plus bas en Europe, a souligné Manolov. Pour sa part, le président de la Confédération des syndicats indépendants en Bulgarie Plamen Dimitrov a qualifié le « Pacte vert » d’irréaliste dans le contexte des 9% de gaz à effet de serre qui sont produits par l’UE par rapport aux autres émissions carboniques dans le monde.

La vérité c’est que tout dépend des USA et de la Chine, or jusqu'à présent l’Amérique a ignoré toutes les règles européennes. La Chine pour sa part envisage d’investir dans les énergies renouvelables, mais en comparaison avec l’énorme consommation cela ne résout pas les problèmes. Le reste de l’Asie et de l’Afrique est également sur la voie de l’industrialisation sur la base de l’extraction de charbon.

D’ici 2030, la Bulgarie gardera ses centrales électriques au charbon car elles sont des unités de base pour le système énergétique. D’autre part, si nous décidons de limiter leur utilisation, cela n’aura pas un grand effet sur la réduction des gaz à effet de serre car la Turquie, la Serbie et la Macédoine du Nord continueront à utiliser du charbon. Elles ne sont pas obligées de réduire les émissions et n’achètent pas des quotas carboniques bien que l’air soit le même ici et là-bas. Selon la ministre de l’Energie Téménoujka Petkova cela cache un risque pour l’économie bulgare car en réalité la Turquie produit une énergie moins chère.

En ce qui concerne les experts, ils avertissent que si le “Pacte vert” est appliqué, l’énergie électrique pourrait devenir très chère, ce qui signifie que toute industrie qui a besoin de beaucoup d’énergie ne sera plus compétitive si elle se trouve en Europe. Ceci aura pour effet l’appauvrissement de la population. C’est pour cette raison que la position des syndicats bulgares est ferme – la Bulgarie ne doit pas accepter une réduction des émissions carboniques de plus des 45% actuels.

Sur la base de publications de la Radio nationale bulgare et de la Télévision nationale bulgare: Darina Grigorova