Depuis le début de la pandémie du Covid-19 et le confinement qui a suivi, les signalements de violences conjugales ou familiales ont augmenté de 20%. En effet, les mesures sanitaires ont enfermé les gens chez eux et une grande partie de leur vie se passe entre les murs de leur foyer. Que du bonheur, diraient ceux qui vivent dans la paix et la compréhension, mais quand la cohabitation est une source de tensions et de conflits, il arrive un moment où la situation intramuros devient intenable…Justement, la statistique annonce une forte augmentation des SOS et autres signalements de violences, ayant atteint cet été le pic de 250 par mois ! Un triste record quand on sait qu’il y en avait 170 à 190 par mois avant l’épidémie, nous explique Miléna Dimitrova de l’Association « Animus » d’aide aux victimes et d’ajouter :
„Si nous faisons la comparaison avec la période mars-mai 2019, les appels au numéro vert enregistrent une hausse de 20% et l’explication est toute simple – auteurs des violences et victimes se sont retrouvés au même endroit pendant très longtemps. D’où l’escalade des actes d’intolérance surtout dans les familles qui ne s’entendaient déjà pas avant le confinement. Dans ce contexte, les victimes ont été dans l’impossibilité de chercher une aide en dehors du foyer, ce qui explique le boom des courriels que nous recevons chaque jour. Car très souvent, les femmes maltraitées, ont besoin de s’isoler de leur conjoint violent, ce qui n’est pas possible en appartement.”
Mikhaéla Anguélova connaît bien ce genre de situation pour l’avoir vécue. Elle pense que « les stigmates invisibles sur les femmes qui ont connu un tel enfer sont à la fois psychologiques, émotionnels et économiques. “
Valentina Dimitrova, psychologue et thérapeute, qui travaille auprès de l’Association « Animus » cite un exemple concret :
„Imaginez un homme qui fait sans cesse des remarques grossières et méchantes à sa femme, allant même jusqu’à lui donner des ultimatums sur sa façon de s’habiller ou ses sorties. A chaque léger retard, c’est le scandale…Avec le temps, les contacts avec les proches et les amis se font de plus en plus rares…Les répliques humiliantes se multiplient et petit à petit, la femme se retrouve dans le piège de sa dépendance totale du bon-vouloir de l’homme.”
Nous recevons aussi souvent des appels qui sont de vraies alertes d’une violence postérieure, nous explique la psychologue Valentina Dimitrova :
„Lorsqu’un homme devient l’ennemi de sa femme et ne la soutient plus, il leur est impossible de rechercher des solutions communes d’un problème au sein de la famille, d’ordre financier par exemple…La violence se traduit aussi lorsqu’une femme souhaite se consacrer à une chose que son conjoint désapprouve. Violence aussi dans les couples où l’homme ne travaille pas, alors que la femme fait bouillir la marmite, s’occupe des enfants et règle les factures…Les situations sont innombrables et honteuses…”
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