La pandémie du coronavirus a provoqué une chute sans précédent dans l’industrie du tourisme qui produit 12% du PIB bulgare. Les professionnels du tourisme tirent la sonnette d’alarme en annonçant que le nombre des touristes ayant choisi pour leurs vacances des maisons d’hôtes a sensiblement diminué au cours de l’année dernière. On peut déjà voir à cause de la situation avec le Covid-19 des annonces pour la vente de petits hôtels familiaux, affirme la présidente de l’Association des maisons d’hôtes en Bulgarie Veronica Kaneva. Elle a demandé des mesures sérieuses de soutien aux propriétaires de maisons d’hôtes.

„Le premier dispositif qui a été mis en place était destiné à la compétitivité – explique Kaneva. L’Etat nous versait 10% du CA mais sous certaines conditions. Ainsi par exemples, les firmes avec un CA en-dessous de 15 000 euros en étaient exclues. Et les gens se sont sentis discriminés. Pourquoi nous exclure ? Même si on touche 500 euros c’est mieux que rien. Grâce aux Bulgares qui ont préféré l’été dernier les maisons d’hôtes aux hôtels, nous avons eu du travail et nous avons réussi à compenser certaines pertes et payer nos impôts. Mais en octobre avec la montée du nombre des infectés, on a commencé à annuler les réservations. Cela fait 12 ans que je suis dans ce métier et c’est pour la première fois qu’à la fête des étudiants nous n’avons pas eu de clients“.

Selon la présidente de l’Association des maisons d’hôtes en Bulgarie, l’Etat devrait inclure les petits hôtels familiaux dans tous ses dispositifs de soutien aux activités touristiques, tout comme les auto-entrepreneurs. Ainsi par exemple les propriétaires de maisons d’hôtes ne peuvent pas embaucher du personnel quand elles fonctionnent pendant à peine 2-3 mois en été et en hiver et pendant les fêtes. „Si nous embauchons quelqu’un nous devrions le faire travailler 8 heures et c’est pour cela que nous sommes des auto-entrepreneurs. Mais l’Etat ne nous soutient pas et dans le cas d’une éventuelle faillite nous ne recevrons pas un seul centime d’indemnité“- évoque Veronica Kaneva.

Par rapport à 2019, l’année dernière les nuitées dans le village Kulevcha dans la région de Choumen sont de près de 50% inférieures. « Et quand il n’y a plus suffisamment de recettes on réduit les travaux de rénovation prévus“, a expliqué la propriétaire Galina Radneva. A-t-elle, à la manière de nombreux autres, postulé pour obtenir le support de l’Etat concernant les crédits à la consommation à taux zéro pour les personnes physiques?

„Non. Nous avons postulé pour un autre dispositif – pour la somme de 1 500 à 5 000 euros pour couvrir les frais courants – les salaires, les assurances, mais nous n’avons obtenu que 1 500 euros. On a eu des mois sans aucun revenu, mais les cotisations à la Sécu doivent être versées peu importe si nous n’avons pas de recettes“, dit Radneva. Selon elle la réduction des cotisations et assurances qui sont les mêmes pour une maison d’hôtes avec 5 chambres et un hôtel 5 étoiles avec 100 chambres pourrait être une solution. «C’est très injuste. Nous travaillons dans une grande incertitude si en principe on peut appeler cela du travail »- a souligné en conclusion Galina Radneva.

Photos: archives et Association des maisons d’hôtes en Bulgarie