Presque deux fois plus de partis politiques seront en lice à la chasse des électeurs bulgares lors des législatives du 4 avril, a annoncé la Commission électorale centrale (CEC). Des interrogations demeurent cependant quant à la qualité de la campagne électorale et des résultats du vote parlementaire.
« Les jeux compromettants sont déjà en cours », a souligné sur la RNB le réalisateur et experts en campagnes politiques Nidal Algafari. Selon lui, depuis longtemps les Bulgares sont à la recherche de possibilités qui permettraient de mener des campagnes électorales honnêtes :
Je voudrais qu’un espace bien défini de la gauche se formât, désigné par ceux qui se veulent de la gauche. Pour ce qui est de l’espace de droite – ses représentants se doivent de bien expliquer ce que représente « la droite » tout en se fondant sur leur programme et sur tout ce qu’ils feraient en cas de victoire aux législatives. Dans le même temps il est préférable que les politiques soient de bons orateurs – malheureusement nous n’en avons pas, à quelques exceptions près, orateurs, étant à même de porter à la connaissance des gens les idées des partis.
Pour la première fois sur la scène politique apparaît une coalition de l’appellation de laquelle émane carrément de l’agression - « Lève-toi ! Dehors, les gros cous ! » - un projet de Maya Manolova et du « Trio vénéneux » qui soutenaient les manifestations contre les autorités au pouvoir ayant été engagées depuis l’été dernier. « Ceux-ci essayent de se servir des restes du négativisme et des protestations qui les ont rendus célèbres » déclare Algafari. C’est d’ailleurs l’une des coalitions peu nombreuses (8 au total) qui se soit enregistrée pour le vote parlementaire.
Les petits partis se sont inscrits séparément au lieu de chercher à former des coalitions – a souligné sur la RNB le politologue Parvan Siméonov.
Les principales raisons en sont très probablement deux : la première est bien pragmatique – une grande partie des individus susmentionnés sont tout à fait conscients de leur impuissance et de l’impossibilité de franchir le seuil requis de 4%pour entrer au parlement et voient dans leur actuel comportement la seule et unique possibilité de garder la subvention de l’Etat au cas où ils dépasseraient le 1% des voix électorales.
Aux dires du politologue, c‘est maintenant la formule 5+2 qui est à l’ordre du jour.
Les 5 partis politiques qui entreront dans tous les cas au parlement et les deux formations qui semblent également avoir quelques chances, à condition de mener des campagnes électorales correctes et honnêtes sont : GERB, PSB, « Il y a un tel peuple », MDL et « Bulgarie démocratique », ainsi qu’éventuellement « Lève-toi ! Dehors les gros cous ! » et VMRO qui au cours des dernières années s’est positionné dans la niche patriotique de la coalition des « Patriotes unis ».
Selon Parvan Siméonov, les messages qu’envoient actuellement le président de la République Radev, le show-man Slavi Trifonov et le parti « Bulgarie démocratique » en refusant notamment d’entrer dans quelconque coalition, répondent exactement aux revendications de la mobilisation civile de l’été dernier. Pour ce qui est de Boyko Borissov, si, il y a quelques mois il était inadmissible de parler d’un nouveau cabinet dirigé par lui, le cas est actuellement complètement différent pour le leader du parti GERB :
La principale question qui se pose maintenant est de savoir si la société bulgare est prête à supporter un cabinet « Borissov-4 », ou bien faudra-t-il qu’il fasse un pas vers le côté.
Se focalisant sur les principaux sujets de l’ordre du jour politique, le politologue met également l’accent sur la nécessité de ne pas abuser de la pandémie du coronavirus à des fins politiques.
Je répète une fois de plus – il faut être à la recherche de valeurs pures et positives. Car la division des citoyens qui s’est produite en été risque d’amener les gens à se dire : je ne veux ni des uns ni des autres, je veux qu’on me fournisse des infos positives, qu’on me propose un projet concret, qu’on me décrive un horizon clair. C’est exactement ce qu’on recherche et ce que les partis essayent de faire mais pour le moment ce ne sont que des tentatives…
Edition : Eléna Karkalanova (d’après des interviews de Diana Yankoulova et de Diana Dontchéva du programme « Horizon » de la RNB)
Version francaise : Nina Kounova
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