Aussi astucieux ou futés soient-ils, les politiques ont du mal à sensibiliser la jeune génération de Bulgares. Et même s’ils ont cherché à « rajeunir » leurs activistes et adhérents, le message ne passe toujours pas et les jeunes oscillent entre indifférence et mépris…
Changement est certainement le mot le plus souvent cité dans les slogans des uns et des autres. Mais de quel changement s’agit-il et n’est-ce pas là qu’un mot sans aucune consistance ? Un sésame factice, un attrape-électeurs ?
Nous avons posé cette question à quelques jeunes interlocuteurs pris au hasard. Et pour commencer Daniel Loukanov, 18 ans, du lycée de langues étrangères à Varna :
„Ce que je veux se résume en un seul mot : avenir. Un avenir et de la chance pour tous ! J’ai l’intention de voter ce dimanche, ce sera ma première fois et je crois que c’est important. Quant à ceux qui veulent détenir le pouvoir entre leurs mains, ils doivent commencer par être autonomes. Ne pas se laisser influencer par des forces occultes qui dictent leurs pas…“
A 18 ans, Vaskréssia est, elle aussi, sûre d’aller voter…
„J’appartiens à la jeune génération et si nous voulons renverser le statu quo, nous devons accomplir notre devoir électoral, peu importe si la personne choisie fera partie ou non du nouveau parlement bulgare.”
Et elle résume bien ce que le mot changement signifie :
„Aux yeux des jeunes, le changement c’est ne pas avoir envie de quitter le pays…“.
Constantin Pramatarov, qui étudie « Sciences Po » et lettres chinoises à Vienne, souhaite pouvoir rentrer un jour en Bulgarie, mais pas avant d’avoir vu un tas de problèmes réglés.
„La conjoncture politique en Bulgarie est une parodie…Il faut que les jeunes soient soutenus d’avantage et que l’économie de la Bulgarie progresse à grands pas.„
Forte de son expérience, la sociologue Mira Radéva connaît bien les profils des électeurs, tous âges confondus. Selon elle, les facteurs qui déterminent l’intérêt des jeunes gens pour les élections sont deux : compétence et responsabilité :
„A 18 ans, les jeunes bulgares veulent s’exprimer, ils n’hésiteront donc pas à aller voter car c’est une nouveauté dans leur vie. Et pourtant, toutes les études effectuées montrent qu’ils n’ont pas les compétences requises, ils ont du mal à se retrouver dans les offres politiques. Alors, ils se tournent vers les adultes, ceux qui font partie de leur famille, à condition que la politique les intéresse encore…”
Ainsi, Mira Radéva arrive à la conclusion que les jeunes d’aujourd’hui acquerront cette maturité qui leur manque le jour seulement où ils seront parents à leur tour…
„Parce que, c’est une période de leur vie où ils seront forcés de penser à tous les problèmes de leur existence – les impôts, les salaires, les prix, le budget familial, la santé, l’éducation de leurs propres enfants…Bref, c’est là qu’intervient le facteur « responsabilité » qui évoluera sur le socle de leurs compétences et connaissances…”
Edition : Yoann Kolev /sur la base d’interviews de Valéry Vélikov, Radio Varna/
Récit : Sonia Vasséva
Photo : archives
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