La Bulgarie est connue pour sa production de roses oléifères. Bien qu’elle soit depuis longtemps un des leaders de la production d’essence de roses, les producteurs ne cessent d’attirer l’’attention sur de nombreux problèmes négligés depuis des années. Si on y ajoute l’actuelle pandémie de Covid-19, on ne pourra pas nier que cela suscite de graves problèmes et cache de nombreuses menaces pour cette industrie.

En raison du temps plus frais et instable cette année, la cueillette des roses accuse un retard d’environ deux semaines et ne débutera qu’après le 24 mai mais cela ne signifie pas que le problème du manque de main d’œuvre est résolu. Le prix d’achat très bas de 0.75-0.85 euros le kilo de pétales ne permet pas aux producteurs de rose de payer le montant versé par jour de 0.50 euros par kilo jusque-là.

„A l’heure actuelle, les fermiers n’ont pas les possibilités de payer plus de 0.30-0.35 euros ce qui fait que la main d’œuvre refuse de participer à la cueillette des roses. Traditionnellement, cette main d’œuvre est composée avant tout de personnes des groupes des minorités. Dans le même temps ils ont la possibilité de cueillir des cerises ou travailler dans les champs de cultures maraîchères où la cueillette est plus facile. Pendant de longues années le secteur « Production de roses » a été prioritaire pour eux et ils ont préféré cueillir des roses car en 5-6 heures de travail ils gagnaient pas mal d’argent. Pour un prix à la cueillette de 0.30-0.40 euros, ils ne sont tout simplement plus motivés“, a expliqué au micro de la chaîne d’infos de la RNB “Horizon” le président de l’Association professionnelle des producteurs de roses dans le pays Christo Nikolov.

Il existe un risqué bien réel de ne pas cueillir les plantes sur de grandes surfaces ce qui conduira les distilleries d’essence de rose à travailleur avec la moitié de leurs capacités ou même de rester fermées. Car nous avons toujours des stocks invendus de la campagne 2020. A cette époque ainsi que cette année la pandémie de Covid-19 les a empêchés d’écouler ces stocks dans le pays et à l’étranger.

L’impossibilité de vendre leurs essences cache le risque de voir abandonnés des champs de roses, a annoncé dans une interview pour Radio Stara Zagora-RNB le directeur général de l’Association nationale des huiles essentielles, de parfumerie et de cosmétique Guergana Andréeva:

„A l’heure actuelle, sur 5 000ha à peine 1 000 ont utilisés pour cultiver d’autres plantes et ils ont été traités par les agriculteurs. Les champs de plantes sont abandonnés en masse. Ceci cache des risques pour la récolte et pour la qualité des pétales de roses ce qui signifie une qualité moins bonne de l’essence de roses.“

Elle a indiqué également un autre problème lié à l’impossibilité pour le pays d’écouler son essence de rose auprès des compagnies internationales de cosmétique bien connues:

„La branche a été pendant des années négligée par l’Etat. On a ces dernières années fait quelque chose avec l’adoption de la Loi sur la rose oléifère ayant pour objectif de servir de base pour des statistiques plus réelles des producteurs de roses et des distilleries. Tout le monde sait que la Bulgarie est le pays des roses mai en réalité ce secteur n’a pas été une priorité au niveau du financement et en termes de stratégie nationale.“

Interview: Vesselina Milanova, RNB-“Horiozon” et Tania Balabanova, RNB – Stara Zagora

Edition : Yoan Kolev

Version française: Vladimir Sabev

Photos : archives