La nouvelle formation politique portée par les ex-ministres du gouvernement intérimaire, Kiril Pétkov et Assen Vassilev, s’est déclarée prête à entrer au futur parlement bulgare pour en être un acteur de taille… Lors du lancement du nouveau parti, face aux journalistes, les deux ex ont été formels : ce ne sera pas le parti présidentiel, même s’ils ne cachent pas leur soutien à l’actuel président de la République.

Quelles seront les prochaines démarches de « Poursuivons le changement » ? La question n’a pas reçu de réponse, mais une chose est claire, pour pouvoir participer aux prochaines législatives anticipées le 14 novembre, ils devront se présenter sous l'étiquette d’un des partis politiques déjà existants, n’ayant pas le temps pour enregistrer leur propre parti.

Nous avons rencontré le politologue Dimitar Ganev de l’Institut de sondage TREND qui essaye de donner une explication à cet imbroglio….

„ Un tiers des sympathisants du duo Petkov/Vassilev seront des électeurs déçus d’Il y a un tel peuple /IPT/, car les soutiens de la « Bulgarie démocratique » semblent pour l’instant lui rester fidèles. N’empêche qu’il est fort possible que 50 à 60 000 des adeptes de ce parti rallient quand même « Poursuivons le changement ».“

De son côté, l’économiste Evguéni Kanev est plutôt sceptique quant à la possibilité de la nouvelle formation de détourner une grande partie des électeurs bulgares pour s’assurer une présence à la nouvelle Assemblée nationale.

A ses dires, Petkov et Vassilev chercheront le soutien des adeptes de centre-gauche :

„A preuve, la demande de Vassilev d’adopter un budget rectifié à connotation nettement sociale, puisqu’il a placé l’accent sur la revalorisation des pensions de retraite. N’oublions pas non plus, la visite des deux ministres sur le site de « Maritsa Iztok-2 » où ils ont signé la pétition contre la fermeture des mines de charbon. Bref, ils se sont engouffrés dans une niche qui peut leur rapporter gros. “

Le politologue Ivan Natchev estime, pour sa part, que la nouvelle formation a le potentiel de brasser un très grand nombre d’électeurs, surtout ceux qui doutent et qui hésitent, ne sachant plus à quel saint se vouer.

„Les Bulgares qui voteront pour eux veulent réellement que les choses changent en Bulgarie et que le pays fonctionne selon les règles européennes. Cela fait 15 ans que nous faisons partie de l’Union européenne, mais contrairement aux pays membres les plus pauvres qui, au bout de dix ans, ont su rebondir, la Bulgarie elle, accuse toujours un sérieux retard, 15 ans plus tard. “

Edition : Yoann Kolev