En ce 21 janvier, les Bulgares rendent hommage à celles qui dans le passé étaient connues comme des "mamies accoucheuses" et qui ne sont autres que les sages-femmes de notre époque. Dans un langage plus savant et plus sobre, le 21 janvier est la Journée de l’obstétrique, de la fertilité des couples, des enfants et de la vie…
Pour revenir à la personne des accoucheuses, qui dans le passé étaient toutes des femmes âgées, ayant une riche expérience de la vie, elles occupent une place privilégiée dans notre culture folklorique. L’accoucheuse est un intermédiaire entre le monde des humains et l’au-delà, l’univers dont proviennent les nouveau-nés. L’acte même de la naissance est considéré comme un moment dangereux et critique, aussi bien pour la future maman qui comme le dit le proverbe « a un pied dans la tombe » que pour le nouveau-né. D’où la responsabilité et le rôle majeur joué par la mamie-accoucheuse qui devait répondre à toute une série de critères - une femme d’expérience et âgée, qui a déjà mis au monde ses enfants et qui a tourné le dos aux plaisirs du sexe. Une femme pure qui est en relation avec la Vierge Marie, protectrice de la maternité et des enfants. D’où la formule rituelle prononcée à chaque accouchement : « C’est la Vierge qui guide mes mains, je ne fais que lui obéir… »
Les accoucheuses sont aussi considérées comme des guérisseuses qui connaissent bien la force des plantes et qui savent pratiquer des rituels et autres massages censés soulager les contractions des futures mamans et faciliter la venue au monde de leur bébé. En ce 21 janvier, qui est leur fête, elles font le tour du village et sont chaleureusement accueillies dans les maisons où elles ont apporté leur savoir-faire pour aider les naissances des enfants. Les enfants qu’elles bénissent, et leurs mamans à qui elles souhaitent d’êtres aussi douces que le miel pour leur mari et compagnon de vie…Elles sont partout accueillies avec les honneurs et le respect de leur fonction qui en fait est une vocation. De grands festins sont organisés, les mamans heureuses confectionnent des pains rituels, font rôtir des poulets, servent du vin et pratiquent des rituels censés stimuler la fertilité féminine. Les hommes sont exclus de ces festivités dont la clôture a lieu tard le soir, avec un bain symbolique de l’accoucheuse dans la rivière la plus proche et une grande farandole, le fameux khoro bulgare, sur la place du village jusque tard dans la nuit…
Justement, dans notre séquence « Musique », nous vous proposons une chanson humoristique sur les « mamies accoucheuses », interprétée par Snéjana Borissova et Kounka Jéliazkova.
Edition : Albéna Bézovska
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