Beaucoup associent le nom du grand peintre bulgare Ivan Penkov (1897-1957) aux vitraux des Palais de justice à Sofia et à Roussé, la salle des fêtes de l’Université de Sofia ou l’édifice de la Banque nationale de Bulgare. Ayant fait des études de Beaux-Arts à Munich, il a également créé beaucoup de décors emblématiques de la scénographie bulgare. 

Ivan Penkov est au nombre des artistes qui marquent l’art du XXe siècle en Bulgarie grâce au mouvement « Art national » qui exprime le désir de peindre le quotidien et la terre natale des Bulgares. L’exposition du ministère de la Culture qui a lieu à la galerie « Sredets » est intitulée « Les archives Gibson V : les peintres de la lumière Petkovi ». Elle se veut un récit sur la famille du célèbre peintre. 

Il n’est pas certain si ce titre, choisi par le créateur de l’exposition Ivo Hadjimichev, fait allusion aux vitraux. Cependant « image en lumière » est une traduction littérale du terme photographie et ce n’est pas par hasard. Le public pourra admirer les clichés pris par le père du professeur Ivan Penkov datant du XIXe siècle. Gueorgui Penkov avait un studio photographique à Kazanlak, son amour pour la photographie étant plus tard transmis à son fils.

« C’était un intellectuel de Kazanlak qui avait fait de l’enseignement, la photographie, l’édition, le théâtre et aussi, bien entendu, dans un certain degré la politique, ses activités professionnelles. La mère du peintre, Maria Penkova est la première Bulgare à interpréter un rôle féminin sur la scène du théâtre local, » indique Ivo Hadjimichev qui est aussi l’auteur d’un catalogue sur papier consacré au peintre et à sa famille. 

La plupart des photos exposées de Ivan Penkov ont été prises pendant la Deuxième guerre mondiale non loin de Sofia

« A Pantcharevo, où la famille habitait paisiblement alors que la guerre mondiale faisait rage, » précise Ivo Hadjimichev. « Des intellectuels illustres bulgares s’y réunissent : le professeur Alexandre Balabanov, Nicolas Mihov, Hrabar Popov, un grand architecte. Nous y rencontrons aussi l’ambassadeur japonais qui y a été évacué. Ses fils étant des camarades de classe des fils de Ivan Penkov à la "Deutsche Schule", les familles étaient tellement proches qu’il avait l'habitude de prendre un verre sur la place publique avec les villageois. » 

Ivan Penkov a été quelqu’un de proche au peuple, poursuit son récit Ivo Hadjimichev. Les paysans lui faisaient confiance. Pour cette raison, les photographies les plus précieuses sont celles des habitants de Pantcharévo, ces gens vénérables, les Bulgares de l’époque qui l’accueillaient les bras ouverts. Il parlait leur langue, c’est ainsi qu’ont vu le jour ces images qui seront exposées au public jusqu’au 16 mars 2022. 

Edition : Ivo Ivanov

Version française : Maria Stoéva

Photos : Gueorgi Penkov, Ivan Penkov