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Yves Ditte : "La Bulgarie s’est transformée sous mes yeux"

| Modifié le 18/03/22 à 16:47
Photo: archives personnelles

Si vous faites un tour à Plovdiv, vous ne manquerez pas d’être attirés par la façade d’une élégante boulangerie exhalant des effluves appétissants. C’est la boulangerie de Tanya et Yves. Ce couple franco-bulgare a choisi de s’installer à Plovdiv, la ville étendue sur des collines, où le couple a créé une boulangerie française en faisant métier d’une passion. 

Yves Ditte a rencontré son épouse à Lyon. Pour conclure un mariage religieux en Bulgarie, il s’est même converti au christianisme orthodoxe. Il avoue de bonne foi qu’il ignorait tout sur notre pays avant de s’établir ici :


« Comme la plupart des Français, je l’associais au yaourt et à Sylvie Vartan. C’est tout. Dans mon esprit, ce n’était qu’un pays de l’Europe de l’Est, je la situais au nord, pas loin de la Sibérie, » reconnaît ce Français qui par ailleurs ne cache pas un détail curieux de sa biographie, le fait d’être le neveu de Alfred Ditte, un ami confident et garçon d’honneur du général de Gaulle. 


Il se rappelle de son arrivée en l’an 2000, 7 ans avant l’adhésion de la Bulgarie à l’UE. A l’époque, tout lui paraissait bizarre et anachronique :

« La Bulgarie m’évoquait la France d’il y a 50 ans telle que je m’en souviens, quand je rendais visite à mes grands-parents, » raconte Yves. « Le pays s’est transformé sous mes yeux car je le connaissais d’avant son adhésion à l’UE. J’ai ainsi été le témoin de l’évolution dans le domaine de l’infrastructure routière, les autoroutes… Les villes aussi ont changé, les jardins publics, etc. Dès son intégration dans l’UE, le pays a suscité de l’intérêt. Des investissements s’en sont suivis qui ont contribué à l’avancée du pays. Je vais vous donner un autre exemple. A présent, même si la plupart des Bulgares ne sont pas très riches, ils s’habillent à l’européenne, en faisant preuve de goût et d’élégance ce qui me réjouit en tant que Français. Qui plus est, vos villes sont propres, à la différence des villes françaises. »

Aujourd’hui, Yves et Tanya gèrent une entreprise prospère. Ils ont 3 boulangeries à Plovdiv et à Haskovo :


« Nous vendons des croissants, des pains au chocolat, des pains aux raisins, tout cela d’après des recettes traditionnelles françaises, » se vante Yves. Les boulangeries offrent toutes sortes de tentations pour le palais, créations de l’imagination franco-bulgare.

Yves et Tanya ont 4 enfants de leurs mariages précédents et un en commun. Trois de leurs enfants habitent en Bulgarie et ont la nationalité bulgare. Pourtant, ce Français ne se sent pas tout à fait appartenant à la Bulgarie pour une simple raison : la langue.


« C’est très dur. C’est une langue bien difficile. A prime abord, elle paraît moins complexe que le français à cause de l’orthographe phonétique. Vous écrivez donc ce que vous entendez tandis qu’en français nous avons quatre façons de transmettre le son « O ». N’en parlons pas même de la prononciation. Comment ferions-nous nous autres français pour prononcer le nom Christo en n’étant pas en état de rendre le son « kh ». C’est infaisable ! » s’exclame Yves en ajoutant quand-même qu’il considère la Bulgarie comme son pays d'adoption et qu’il ne retournerait en France pour rien au monde.

Version française : Maria Stoéva

Photos : archives personnelles - Yves Ditte



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