Le public à l’étranger pourra pour la première fois admirer de près l’œuvre du grand peintre bulgare Ivan Milev, a indiqué à Radio Bulgarie Plamen Petrov, directeur de la Galerie des beaux-arts de Kazanlak. Grâce aux efforts de son équipe en coopération avec l’Institut culturel bulgare à Rome, la galerie Bulgaria située dans la capitale italienne abrite 20 toiles de Ivan Milev (1897-1927).
« Cette exposition est d’une majeure importance eu égard à notre mémoire et la représentation des artistes bulgares dans le monde entier. Ivan Milev est un peintre marquant certes dans le cadre de la culture bulgare, mais aussi à la hauteur de la culture européenne, » a affirmé la directrice de l’institut culturel bulgare à Rome Jeana Yakovleva.
L’exposition inaugurée dans la Ville éternelle est dédiée au 125ème anniversaire de la naissance du peintre qui est parmi les premiers représentants de la sécession bulgare. Elevé au sein d’une famille pauvre d’un père issu d’une lignée de bergers et une femme au foyer analphabète, dotée pourtant d’un goût prononcé pour le beau, Ivan Milev rompt avec la tradition familiale en menant une vie d’artiste. C’était un temps de guerre. A l’automne 1916, peu avant son baccalauréat, il a été mobilisé en tant que peintre de guerre. Cette période de 2 ans passée au front pendant la Première guerre mondiale a marqué son œuvre sans pourtant le faire renoncer à la peinture. Grand maître de la peinture à tempera et à l’aquarelle, Ivan Milev est caractérisé par un style idiosyncratique influencé par les tendances européennes des premières décennies du XX siècle mais intimement lié avec les traditions locales et la peinture d’icônes, soulignent les experts. On y voit souvent l’influence de Gustav Klimt et de Kandinsky.
Malheureusement, le temps qui lui était imparti, a été bref. Les longues années d’existence dure passées en pauvreté avaient été néfastes pour sa santé. Il est décédé brusquement, fauché par l’influenza, à peine trois semaines avant son 30ème anniversaire. Aujourd’hui, son portrait est imprimé sur le billet de 5 leva.
« Ivan Milev est né et élevé à Kazanlak et c’est dans la Galerie des beaux-arts de cette ville que sont conservées la plupart de ses œuvres. Elles ont été offertes à la galerie après la mort de Milev par sa mère et son frère. Achinora, un de ses toiles les plus significatives est aussi conservée à Kazanlak. C’est d’ailleurs la première fois que cette œuvre sort de la Bulgarie pour être exposée à Rome, » a expliqué Plamen Petrov. « Je vais au Musée d’art moderne à Rome visiter l’exposition de Gustav Klimt qui y est en cours. C’est une opportunité de réunir les deux peintres dans la même ville. L’école picturale viennoise a incontestablement influencé l’art bulgare du début des années 20 du XX siècle. L’œuvre de Ivan Milev en est la preuve. »
Tous les tableaux exposés à Rome font partie de la collection de la Galerie des beaux-arts de Kazanlak qui selon Plamen Petrov est fière de posséder les plus importantes des archives documentaires du peintre :
« Il s’agit des journaux de Milev datant de 1917-1919, ses essaies dans le domaine de la poésie et sa correspondance qui nous dévoilent des nuances fascinantes de sa personnalité. Nous espérons que ces archives seront publiées dans leur intégralité au cours des années à venir. »
Entre-temps, un grand catalogue comprenant toutes les 120 œuvres figurant dans la collection de la galerie a été présenté à Kazanlak le 19 mars. Et à ceux qui se demanderaient sià une telle époque, nous avons besoin d’art et suffisamment de temps et d’énergie à lui consacrer, Jeana Yakovleva répond sans hésitation :
« Nous vivons un moment très dur. Cependant, par un temps pareil, nous devons essayer de protéger l’art et de le laisser parler de ce que nous éprouvons. Le monde a besoin de mémoire, quand la mémoire est intacte, ce genre de choses n’arrivent pas. »
Edition : Vesséla Krastéva
Version française : Maria Stoéva
Photos : Institut culturel bulgare à Rome, Galerie des beaux-arts de Kazanlak, archives
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