"Nous ne sommes pas neutres" – tel est le mot d’ordre de la Marche de la paix organisée à Sofia, ce 7 avril contre la guerre en Ukraine. Le cortège partira de la cathédrale « Saint Alexandre Nevski » et ses organisateurs espèrent qu’il sera tout aussi nombreux que la mobilisation du 24 mars qui a rassemblée plus de 15 000 personnes, presque autant que lors des changements démocratiques en Bulgarie.

La Marche est organisée après l’annonce des massacres de Boutcha perpétrés par les troupes russes. « Nous devons aider l’Ukraine et lui permettre de défendre ses enfants de cette agression sans pareil, y compris en lui envoyant une aide militaire et de défense », appellent les organisateurs dont Danita Zaritchinova qui n’a pas caché son indignation : « Je suis sous le choc de ce qui arrive ! »

« En tant que citoyens, nous associons la position de neutralité et de non-ingérence à une complicité avec l’agresseur. La Bulgarie doit avoir une position plus ferme sur la question. Tous les pays de l’UE, à l’exception de la Hongrie, ont déjà fourni une aide militaire et ils ne sont visiblement pas entraînés dans la guerre. Car, ce que je ressens en tant que citoyenne de l’Europe c’est que les Ukrainiens luttent actuellement pas seulement pour leur indépendance, pas uniquement pour repousser l’agresseur, qui a envahi leur territoire souverain, ils combattent au nom de toute l’Europe, la Bulgarie y compris.

Si l’on n’arrête pas ce qui se passe, il est fort possible qu’à un moment donné, nous autres Bulgares, nous soyons menacés à notre tour et demandions de l’aide que personne ne nous accordera », a ajouté Danita.

Ces derniers jours, des marches en soutien à l’Ukraine ont été organisées dans d’autres villes bulgares. Parallèlement, nous sommes témoins d’une série d’initiatives contre l’aide militaire et technique à l’Ukraine avec l’argument que de cette manière la Bulgarie serait impliquée dans le conflit militaire :

« Beaucoup de Bulgares ont été facilement leurrés à croire à la propagande russe qui prend des proportions gigantesques, » affirme Danita en poursuivant :

« Certaines personnes, surtout les plus âgées, ne savent pas comment identifier les infox, cela n’est pas enseigné à l’école. Qui plus est, on joue hypocritement sur le sujet de la paix, en dénaturant les faits, afin d’attirer plus d’adeptes comme si la neutralité étaient la seule option de paix. Cependant, en étant pacifiste, je ne pourrais pas l’accepter. »

La marche passera probablement par le Centre culturel russe et se terminera devant le siège de la Télévision publique bulgare en insistant pour que les médias ne cautionnent plus les massacres et les crimes de guerre sous prétexte d’un autre « point de vue ». « Je vois l’énergie qui mobilise les gens. Ils sont tous attristés par ce qui arrive en Ukraine et veulent sortir manifester leur colère, » conclut Danita Zaritchanova.

Edition : Vénéta Nikolova

Version française: Maria Stoéva