Près de 90% du blé, du tournesol et du maïs cultivés en Bulgarie proviennent de variétés hybrides d’importation, bien que ces trois cultures soient les plus importantes pour l’agriculture bulgare. Le blé est le plus répandu, il est cultivé dans les plaines de la Bulgarie du Nord et de la région Dobroudja sur une surface de 1 à 1,2 million d’hectares. Viennent ensuite le tournesol cultivé sur environ 700 000 hectares et le maïs sur entre 300 000 et 400 000 hectares.
Dans le même temps, contrairement à des pays comme la Grèce, la Turquie, l’Italie ou l’Espagne où les agriculteurs sont tenus d’utiliser un certain pourcentage de graines locales pour leurs semailles, ce n’est pas une pratique répandue chez nous. La raison en est l’absence d’une politique de l’Etat de défense des producteurs de graines bulgares, note dans une interview sur RNB-Varna le maître de conférences Galin Guéorguiev, qui dirige le département « Sélection de tournesol » à l’Institut d’agriculture de Dobroudja dans la ville de Général Tochévo.
« En termes de qualité, nos variétés de blé ne le cèdent en rien à celles de l’étranger, qui donnent un meilleur rendement, mais sont inférieures aux nôtres sur tous les autres paramètres. Ce n’est pas un hasard si certains de nos plus gros clients sont des compagnies turques, parce qu’elles veulent du blé de qualité. Mais nos producteurs se concentrent sur le rendement plus élevé, car il augmente leurs bénéfices, et ils préfèrent des variétés hybrides importées », dit Guéorguiev.
Selon lui cette tendance a commencé il y une dizaine d’années. L’expert est catégorique que nous ne devons pas renoncer à nos propres variétés, parce que les sélections bulgares sont créées sur place et sont adaptées aux conditions locales. En outre, les graines étrangères cachent des risques pour nos terres, parce que les hybrides introduisent beaucoup de maladies.
« Je reçois beaucoup d’appels pour le mildiou sur le tournesol, qui va compromettre 10-15% de la récolte. Le tournesol est cultivé cette année sur plus de 700 000 hectares, pratiquement la même superficie que l’an dernier. Les semailles des cultures d’automne ont été faites avant que la guerre en Ukraine n’éclate, mais même si on savait ce qui arriverait, il faut respecter certains rapports de quantité entre les céréales et les plantes oléagineuses. »
Les prévisions sont pour une très bonne récolte de blé, et aussi d’orge et de triticale. A titre de comparaison la récolte de blé en 2021 était de 7,16 millions de tonnes, soit 52% de plus qu’en 2020 et si les cultures poussent normalement cet été, la Bulgarie aura des quantités suffisantes de farine cette année encore. Les experts déclarent qu’il n’y aura pas non plus de pénurie d’huile de table ou de maïs.
Edition : Darina Grigorova
Version française : Christo Popov
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