Selon un sondage d’opinion de 2021 les Bulgares estiment que plus il y aura de femmes dans la politique de notre pays, mieux elle pourra évoluer. Des experts internationaux sont pour leur part catégoriques que plus il y a de femmes à des postes de responsabilité, plus l’économie d’un pays peut prospérer. Le bilan de la pandémie indique cependant que les femmes sont les grandes victimes économiques d’aujourd’hui ; élever les enfants, gérer les tâches ménagères et la notion qu’elles renoncent plus facilement à leur métier au nom du bien-être familial y contribuent.

« Cela devient un sujet de plus en plus brûlant dans le monde moderne et comme nous le montrent la réalité et la statistique, il y a malheureusement encore beaucoup de travail à faire », dit l’entrepreneure et consultante en affaires Ivélina Atanassova-Guentchev. Elle est gérante de trois entreprises et dirige la section bulgare de l’ONG « Women in Tech ». Selon elle à peine 15% des compagnies dans l’UE ont des femmes parmi leurs fondateurs et seulement 2% des investissements à l’international vont à des startups féminines. Ces données montrent bien pourquoi la mission de « Women in Tech » d’encourager l’entreprenariat parmi les jeunes filles est si importante et qu’il faut réellement intégrer les femmes au développement économique et technologique de nos sociétés, dit Atanassova-Guentchev.

« L’ambition de « Women in Tech » est de fournir les instruments dont les femmes ont besoin pour développer leur potentiel par les technologies, l’entreprenariat et l’aptitude d’être un leader. De sorte que si les hommes ne leur cèdent pas des places à la table, elles puissent par elles-mêmes prendre la place qu’elles méritent et faire partie de l’économie de nos sociétés. »

Un regard vers les attitudes en Bulgarie indique que 20% des Bulgares ont un problème à avoir une femme comme patron, 38% estiment que les femmes chez nous ont du mal à faire carrière et 34% pensent que les hommes sont de meilleurs professionnels que les femmes. Vue du dehors cependant, la Bulgarie est le pays qui donne les meilleures possibilités pour une carrière professionnelle aux femmes, surtout dans les hautes technologies et les communications, selon une analyse de l’agence britannique de marketing numérique « Reboot Online ».

« J’attache une attention toute particulière à l’entreprenariat féminin pas à cause d’une question de sexe, mais parce que nous devons comprendre et accepter en tant que société que les femmes font des affaires de façon complètement différente des hommes », dit Ivélina Atanassova-Guentchev. « Si pour les hommes la rapidité de développement pour les startups est primordiale, pour les femmes ce sont l’importance sociale et la valeur ajoutée sociale dans les projets qui sont essentielles. Voilà pourquoi je dis qu’il est très important que les hommes et femmes entrepreneurs avancent main dans la main, parce qu’ensemble ils peuvent créer le grand business. »

« Women in Tech » a pour mission d’aider 5 millions de femmes et de jeunes filles dans le monde entier d’ici 2030 à adopter les nouvelles technologies. L’événement le plus récent dans la réalisation de cet objectif a été le business forum à Paris début juin sous l’intitulé « HERoes Shaping Tomorrow ». La Bulgarie y était représentée par Mila Entchéva, cheffe de projets informatiques dans une grande compagnie bulgare, qui reconnaît que ces deux jours l’ont grandement inspirée pour la voie qu’elle a choisie. « Les petites choses au quotidien que nous faisons pour l’égalité et le fair-play changent l’environnement. Nous devons tous être égaux et que les meilleurs gagnent », dit Mila avec le sourire.

Edition : Vesséla Krastéva sur une interview de Lili Goléminova, RNB-Radio Sofia

Version française : Christo Popov