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L’imprévisibilité de leur parcours professionnel fait émigrer les médecins et les infirmiers

La pénurie de médecins et de jeunes spécialistes, un vrai problème national pour la Bulgarie

De nombreux établissements de soins ne comptent que sur des soignants à la retraite

Photo: pixabay

Les hôpitaux bulgares s'essoufflent de pénurie de spécialistes. Des secteurs entiers dans les infirmeries des petites villes ne comptent plus que sur des médecins et infirmiers retraités, d’autres mettant carrément la clé sous la porte. Le plus sensible est le déficit de spécialistes en hématologie, maladies infectieuses, rhumatologie, endocrinologie, ophtalmologie, entre autres. Si des mesures sont prises dans l’immédiat et sont attirés des spécialistes sur le terrain, le changement positif sera sensiblement ressenti pour les 10 prochaines années – indiquent des managers qui connaissent la pratique médicale.

Depuis le début de 2020 à de nombreux endroits, même dans de grands hôpitaux en Bulgarie avait été ressenti le fort besoin de médecins qui prennent part dans la lutte contre la pandémie. Nous avons alors été témoins d’une nouvelle vague de professionnels de santé qui sont partis en Europe occidentale qui souffrait également de pénurie de cadres expérimentés. Et même si certains jugent la statistique se rapportant aux médecins ayant quitté la Bulgarie exagérée, il importe d’insister sur le fait que notre pays est déjà quitté par de très jeunes spécialistes qui poursuivent leur formation et qui se spécialisent à l’étranger pour y rester ensuite. C’est ainsi que l’âge moyen des médecins qui travaillent en Bulgarie est très élevé, les spécialistes étant également concentrés dans les grandes villes comme Sofia, Plovdiv, Varna qui sont aussi des villes universitaires.

D’après une étude de la fondation « Open Society » à peine 5% des médecins en Bulgarie ont moins de 30 ans. L’échec de la réforme dans la santé bulgare n’est cependant pas dû au déficit de jeunes spécialistes mais à l’absence de préalables devant favoriser la promotion de ces spécialistes dans le pays. C’est cette imprévisibilité cependant dans le parcours professionnel qui les oblige à émigrer :

Cette statistique est fortement dramatique, car le système de santé et lourd et inerte – a souligné le Dr Vesselinov sur la RNB. Il existe un réel danger de voir les petits hôpitaux municipaux suivre le sort des dizaines d’autres hôpitaux plus grands mais qui avaient été fermés au cours des quelques dernières années.

Selon le directeur de l’hôpital de Dobritch, le Dr Guéorgui Jélyazkov, il y a des secteurs qui poursuivent leur fonctionnement uniquement grâce aux retraités qui y travaillent.

Le problème avec le déficit de spécialistes est si grand pour le pays qu’il devient national. Son règlement est cependant lié à un travail en équipe. D’une part c’est l’État qui doit assurer un financement adéquat et des conditions de spécialisation, d’autre part c’est l’hôpital, lui-même, qui doit assurer des conditions de travail et de développement professionnel, ainsi que des possibilités de cours de formation visant à ce que les professionnels de santé qui souhaitent parfaire leurs connaissances puissent le faire.

Selon le Dr Jélyazkov et le Dr Vesselinov le principal objectif des jeunes spécialistes n’est pas tellement la sécurité financière mais la possibilité de promotion dans la carrière. 

C’est ce que confirme également Rostislava Petrova, stagiaire en neurochirurgie à l’hôpital de Dobritch. La direction de l’hôpital a réussi à attirer 15 stagiaires en un an et demi :


Je travaille à l’hôpital depuis déjà un an, mais j’y sacrifie mon temps libre et ma vie personnelle. J’ai choisi une spécialité dynamique et d’urgence. J’ai aussi choisi la ville de Dobritch car la demande de cadres ici est très grande, alors que dans les grandes villes comme Varna et Sofia, il est très difficile de trouver de places de stagiaires. Je suis contente des conditions de travail et j’ai décidé de ce fait d’y rester. 

Edition : Guergana Mantchéva (d’après une information de Maya Chtarbanova de la RNB Dobritch et une interview de Diana Dontchéva du programme « Horizon » de la RNB.)

Version française : Nina Kounova

Photos : Pixabay


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