La plupart d’entre nous considèrent l’été comme une saison de repos, de sorties entre copains, de retrouvailles avec nos amis vivant à l’étranger qui ne retournent en Bulgarie que pour une ou deux semaines… Pour certains artistes en revanche, c’est une période de travail intense, de concerts, de festivals et de voyages à travers le monde. C’est le cas de la compositrice bulgare Albena Petrovic-Vratchanska qui habite à Luxembourg et qui a toujours soutenu que le métier de compositeur n’était pas l’apanage des hommes.

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Une évidence qu’elle ne se lasse pas de démontrer, y compris pendant la pandémie qui a entravé d’innombrables projets artistiques. C’est au cours du Festival international Semaines musicales de Sofia que nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec elle.

“Je participe aux Semaines musicales de Sofia depuis 7 ans,” indique Albena Petrovic-Vratchanska. “Il s’agit toujours de la première d’une de mes compositions ou la promotion d’un nouvel album. En 2020, j’étais la compositrice à l’honneur du festival. Je suis très reconnaissante à toute son équipe. Cette année, les pianistes Martina Tabakova et Vanya Péchéva et la violoniste Teodora Sorokow avaient inclus mes œuvres dans leur programme en réalisant ainsi leur première bulgare. J’avais aussi mon propre concert dans le cadre du festival avec la participation de Joan Martí-Frasquier, saxophone baryton (Espagne), la soprano Sinthia Knoch (Luxembourg), la professeure Borislava Tanéva, piano, et moi-même toujours au piano. Nous avons joué des œuvres de mon dernier album DREAMLOVER nommé dans deux catégories des prix OPUS Klassik’22. Ma coopération avec Joan a commencé en 2016 où nous nous sommes rencontrés, nous avons échangé nos albums. Je lui ai offert mon Crystal Dream. C’est alors que la pièce Dreamlover a vu le jour. Joan l’a incluse dans son récital dans le cadre du festival Barcelona Modern. J’ai ensuite composé mon Concerto pour saxophone baryton. Quant aux quatre poèmes intitulés Masques, conçus pendant la pandémie, ils sont dédiés à nos masques, ceux que nous sommes obligés à porter à cause du Covid, au masque comme un symbole. Mes œuvres sont souvent accompagnées de textes que les interprètes lisent ou récitent. Néanmoins, j’ai décidé cette fois-ci qu’étant d’une grande importance, le texte méritait d’être chanté. J’ai découvert que contrairement au jazz, dans la musique classique ou savante, la combinaison de saxophone baryton et voix n’a jamais été exploitée. Ces chansons ont donc été du jamais vu quant au répertoire classique. ”

Le concert pour saxophone baryton a été interprété en première en 2018 par Joan Martí-Frasquier et l’ensemble de chambre “Solistes de Sofia”. Le saxophoniste a par la suite demandé à la compositrice de le transcrire pour saxophone et piano. L’idée d’en faire le disque DREAMLOVER est venue un peu plus tard.

L’album Bridges of Love lui est sorti en mars 2020. Il contient des pièces pour piano interprétées par Plaména Mangova.

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“C’est elle qui a choisi les pièces parmi tout ce que j’avais écrit pour piano,” précise Albéna. “Plaména est une grande artiste et je lui faisais tout à fait confiance. J’ai composé une nouvelle pièce qui je lui ai dédiée. Nous ne sommes presque pas parvenues à faire la promotion de l’album à cause de la situation sanitaire dans le monde, cependant il a été très bien reçu par les magazines spécialisés et nommé à l’OPUS Klassik en 2020.”

Albéna fait partie des compositeurs de musique contemporaine dont les œuvres sont constamment interprétées dans le monde entier. Avant son arrivée en Bulgarie, ses compositions ont été jouées à Barcelone, à Tarente en Italie (dans le cadre du festival Armonie di Primavera) et à Madrid (lors d’un concert à la salleРiano Lab). Début juillet, en Slovaquie a eu lieu la première mondiale de son œuvre pour orchestre à cordes intitulée А Long Way lors des Journée de la musique bulgare sous la baguette de Konstantin Ilievski. La compositrice a ensuite participé au festival Nuits musicales in Forterre en Bourgogne où ont été interprétées des chansons de l’opéra radio The Blue Piano, ainsi qu’à Gdansk en Pologne. La première de sa Grande pièce pour orgue et voix a eu lieu à Cassel en Allemagne dans le cadre du Festival de musique contemporaine le 3 août dernier. Toujours le 3 août, ses compositions ont été jouées aussi à d’autres festivals en France et en Islande. Cette énumération impressionnante de premières et de concerts témoigne d’un travail ardu et une aptitude à inspirer et motiver les musiciens ce que la compositrice passera sans doute sous silence. Nous lui souhaitons encore beaucoup de succès dont elle fera part aux amis de Radio Bulgarie.

Version française : Maria Stoéva