La flambée des prix de l’énergie et la guerre en Ukraine sont parmi les grands coupables de l’augmentation persistante du coût de la vie en Europe. Chez nous l’inflation ne cesse de grimper, atteignant17,3% sur une base annuelle selon l’Institut national de la Statistique. Dans cette conjoncture le marché du travail a actuellement besoin de plus de 230 000 employés et experts dans divers domaines selon une étude de l’Agence de l’emploi.
Retenir les cadres qualifiés demeure le problème №1 des patrons bulgares. La plupart font tout leur possible pour garder leurs employés, même au prix d’interruptions temporaires ou de ralentissements de la production à cause de la crise de l’énergie. Une nouvelle vague pandémique aurait cependant de lourdes conséquences : dans un tel cas de figure 19,4% des employeurs cesseront d’embaucher et une nouvelle mise à l’isolement causera la perte de plus de 23 000 emplois.
"Beaucoup d’entreprises chez nous sont des filiales de compagnies étrangères. Si leurs commandes diminuent, cela pourrait entraîner une réduction des commandes en Bulgarie et donc une chute de la demande de main-d’œuvre. Si ce processus reste à des niveaux modérés, il ne devrait pas y avoir de tensions sur le marché du travail", estime dans une interview sur la RNB Svétlozar Pétrov, propriétaire d’une grande compagnie de recherche d’emploi.
Les élections législatives anticipées du 2 octobre devraient également avoir un effet sur les milieux d’affaires.
"Il y a toujours un ralentissement et un besoin d’attendre, parce que l’administration publique commence à traîner les pieds. Mais c’est la vie et nous devons prendre les choses comme elles se présentent. Finalement, ces élections, c’est nous qui les faisons", indique Pétrov.
Les emplois saisonniers réduisent le taux de chômage en milieu d’année. Les données préliminaires de l’Institut national de la Statistique datant de la fin juin indiquent une augmentation de 34 400 emplois, soit 1,5% de plus que fin mars, pour un total de 2,31 millions de personnes employées. Malgré cela les conclusions de l’étude de l’Institut d’économie de marché indiquent que le marché du travail bulgare est parmi les moins accessibles aux jeunes dans l’UE.
En 2020 la part des jeunes gens qui n’étudient pas et ne travaillent pas dépasse les 18% des 15-34 ans en Bulgarie, la moyenne européenne étant de 14%. La situation n’est pire qu’en Roumanie, en Grèce et en Italie. De plus, les femmes sont bien plus nombreuses que les hommes à être en-dehors des systèmes d’éducation, de formation ou de travail, aussi bien en Bulgarie que dans toute l’UE. L’étude propose plusieurs solutions à ces problèmes : d’une part, faire plus d’efforts pour garder les enfants dans le système scolaire, et d’autre part, investir davantage de moyens dans les politiques de la jeunesse et encourager financièrement les patrons qui embauchent des jeunes.
Edition : Yoan Kolev
Version française : Christo Popov
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