Dans l’univers du théâtre, le metteur en scène Galin Stoev est une des figures les plus reconnaissables associées à la Bulgarie. Artiste et directeur du CDN Toulouse, il sait qu’il n’est pas facile de s’imposer dans son champ artistique en France. Il se dit pourtant bien accepté par la communauté sans pour autant se le fixer comme objectif à tout prix. Il rencontre des acteurs et des machinistes qui comprennent ses spectacles et partagent sa vision artistique. Néanmoins, la voix de Stoev se fait entendre même hors des confins de l’espace mystique du théâtre. Il observe la situation politique en Bulgarie et réagit à tout événement ou changement important survenu au sein de la société bulgare. Cette année, Galin Stoev était un invité spécial de la 38ème édition du Salon des arts Apollonia à Sozopol où il a donné une master class et rencontré son public.
“Une fois sur scène, on gagne du pouvoir, cependant ce pouvoir est indissociable de la responsabilité,” indique le metteur en scène sur “Hristo Botev”, la chaîne culturelle de RNB. “Les politiques se croient obligés de se livrer à des négoces tant qu’ils sont au pouvoir et ce sont les limites de leur horizon. Je trouve cela profondément tragique.”
Tout en étant un processus constant pour un artiste, la créativité artistique est un défi de taille par les temps qui courent :
“La guerre est l’expression d’une déshumanisation poussée à l’extrême. Or, toute déshumanisation tue la pensée créatrice. Certes, nous autres artistes nous avons le privilège de pouvoir évoquer et interpréter les événements de manières différentes. Le théâtre devient alors un moyen de fuir les problèmes qui nous accablent de l’extérieur en essayant en même temps de surmonter ceux qui nous tracassent de l’intérieur.”
“Le théâtre transforme la colère et l’impuissance en un principe constructif,” considère Galin Stoev. “Il y arrive en nous forçant à affronter nos propres peurs et nos propres défauts quant la fuite n’est plus une solution. Le monde a rétréci, l’information nous atteint beaucoup plus vite. Même si nous négligeons les problèmes, ce que nous faisons de temps en temps, cela n’est pas un comportement productif et ne les fera pas disparaître.”
Dans le cadre de sa master class, Galin Stoev s’efforce à montrer à ses élèves leur potentiel artistique caché et la sensation de pouvoir exprimer soi-même librement.
“J’essaye de les encourager et de les provoquer tout à la fois car tous les deux comportent des moments de déstabilisation. Alors il faut faire preuve de courage pour se laisser aller en se fiant à son intuition d’être sur la bonne voie.”
Edition : Yoan Kolev
Version française : Maria Stoéva
Photos : Facebook / ApolloniaFestivalDes Bulgares de 18 pays, 34 écoles à l'étranger et 8 conférenciers bulgares d'universités étrangères sont les participants à la première année du Programme national "Les histoires inconnues des Bulgares" qui recherche des faits peu connus sur de grands..
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