Ce 19 octobre a lieu une mobilisation nationale des professionnels des Centres des urgences dans tout le pays. Celle-ci coïncide avec la première séance plénière de la 48e législature de l’Assemblée nationale. La mobilisation sera effective, la principale raison y étant que dans les centres des urgences de tout le pays les rémunérations n’ont pas été revues à la hausse depuis dix ans, ainsi que les frais d’entretien des centres en question. Les médecins revendiquent l’alignement de leur catégorie de travail à celle des policiers et des pompiers avec lesquels ils sont en constant partenariat en cas de besoin.
Une déclaration avec les revendications des professionnels des urgences est envoyée au président de la République, au Conseil des ministres et à toutes les forces politiques représentées à la 48e législature du parlement. En font principalement partie les revendications relatives à leur rémunération mensuelle qui, pour les médecins devrait être portée à 1300 euros, pour les infirmiers – 900 euros, les aide- soignantes – 825 euros et les ambulanciers – 700 euros.
"Les plus actifs parmi les protestataires sont les médecins des centres des urgences en Bulgarie du Nord-Ouest, une région dans laquelle les revenus sont les plus bas non seulement en Bulgarie mais dans toute l’Europe, précise Krassimir Mitov – président du syndicat national "Protection".
"Notre priorité réside non seulement dans le réexamen des rémunérations et des revenus dans le secteur de la santé mais aussi dans le règlement des gros problèmes en suspens qui y existent. Maintenant nous nous focalisons pourtant sur les centres des urgences. La lutte que nous menons à leur égard date de longues années."
"L’année dernière nous avons organisé toute une série de protestations car, lors de la pandémie du Covid-19 a été suspendu pour un certain temps l’octroi d’aides destinées aux professionnels de santé travaillant en première ligne. Alors nous avons organisé des protestations et le paiement des aides a été rétabli. En été 2021, on leur avait menti en leur promettant que les salaires allaient être augmentés de 40%. Le budget a été actualisé mais les promesses n’avaient pourtant jamais été remplies. Ainsi la tension au sein des professionnels de santé est sensiblement montée car, outre les promesses, pas une seule de leurs revendications n’avait été respectée."
Le 17 octobre le ministre de la Santé Assen Medjidiev a convoqué une rencontre de travail des membres du Conseil de supervision de la CNAM et de l’Ordre des médecins bulgares, à laquelle ont également pris également part des représentants de la direction du ministère de la Santé, et ceci, en raison de la tension galopante dans le secteur, liée aux rémunérations des professionnels de santé. Dans le cadre de la rencontre susmentionnée, le ministre a proposé de procéder à une augmentation des prix des « parcours cliniques »mais les participants n’ont pas abouti à un consensus sur un pourcentage bien défini de ces derniers, qui très probablement serait de 12-20%.
Fin septembre, le Conseil des ministres a décidé d’accorder des fonds supplémentaires à hauteur de 4,9 millions d’euros au secteur de la santé dans le cadre du budget du ministère de la santé pour l’année en cours. Le ministre de la Santé Assen Medjidiev a alors indiqué que le paiement supplémentaire entrerait en vigueur à compter du 1er octobre et que d’ici la fin de l’année les professionnels de santé des urgences recevraient des rémunérations supplémentaires de l’ordre de 75 à 300 euros en fonction des postes qu’ils occupaient. Malgré les efforts du gouvernement intérimaire, une décision durable n’a jamais été prise, ce qui signifie que le problème ne pourrait être réglé que dans le cadre de la prochaine Loi de finances et ceci, après approbation par le nouveau parlement. C’est la raison pour laquelle la mobilisation civile des professionnels de santé des urgences reste en vigueur pour le 19 octobre, Journée de Saint Jean de Rila que les médecins marquent depuis 1995 comme Journée du médecin bulgare.
"Nous devrons choisir maintenant entre faire la fête ou bien protester pour défendre nos propres intérêts. Intérimaires ou réguliers, la Bulgarie a toujours eu ses gouvernements qui refusent cependant de s’asseoir à table avec nous pour débattre des gros problèmes du secteur. C’est ce qui agacent les gens qui ont décidé au lieu de faire la fête, de protester aujourd’hui dans l’espoir de se faire entendre."
Version française : Nina Kounova
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