Près de 800 Ukrainiens d’origine bulgare ont marqué les 8 mois du début de la guerre en Ukraine par un appel à l’aide et au soutien dans une lettre envoyée à la présidence de la République, au Conseil des ministres et à l’Assemblée nationale. Les députés ont répondu en adoptant une décision d’envoi d’une aide militaire à l’Ukraine.

« Cette décision m’a fait plaisir. Tous ces atermoiements et tergiversations ont été très durs à supporter », dit sur la RNB la Bulgare bessarabe Nataliya Loultchéva qui rejette les accusations de « Renaissance » que les signataires de l’appel à une aide militaire sont loin d’être désintéressés.

« C’est complètement faux. Je peux citer les noms de gens que je connais personnellement, des Bulgares bessarabes qui sont à présent sur la ligne de front. Tout ce qu’ils veulent, c’est protéger leur terre. Ils aiment la Bulgarie, ils parlent bulgare, mais ils sont des citoyens ukrainiens. Je ne permets pas qu’on dise que je suis payée pour cela. »

D’ici un mois le Conseil des ministres doit passer en revue l’armement dont disposent nos forces armées pour savoir ce qu’on peut donner à l’Ukraine. Les députés ont en outre exigé des rencontres avec les alliés de l’OTAN pour des fournitures d’armes occidentales à la Bulgarie.

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« La Bulgarie n’est pas un pays neutre, elle participe à la prise de décisions dans le format « Ramstein » avec 60 autres pays et organisations internationales assurant l’aide militaire à l’Ukraine, qui dépasse déjà les 126 milliards de dollars », rappelle Naydénov.

« La Bulgarie soutient les sanctions contre la Russie et en tant que membre de l’UE elle participe au fonds de financement des achats d’armes pour l’Ukraine », a-t-il ajouté.

Selon un autre ancien ministre de la Défense, Vélizar Chalamanov, la Bulgarie peut envoyer des blindés et des batteries de missiles, ainsi que des avions, mais surtout des munitions. Quant à l’armement de remplacement, Chalamanov dit qu’on peut le recevoir dans le cadre d’un programme de réarmement clairement défini.

« Nous pouvons recevoir rapidement des batteries de missiles Patriot, qui sont meilleurs que les S-300. Ces missiles peuvent garantir la sécurité de la capitale et d’autres villes, ainsi que la centrale nucléaire de Kozlodouy. Nous pouvons aussi renforcer la DCA dans des zones frontalières. »

« Il ne faut pas attendre le remplacement avant d’envoyer une aide militaire, parce qu’il faut du temps pour produire certaines des nouvelles armes qui remplaceront les nôtres », déclare le député GERB-UFD Hristo Gadjev, président de la commission parlementaire à la défense.

« Outre les quantités opérationnelles, l’armée bulgare a une réserve d’armes. L’Ukraine veut des obus 122 mm et 152 mm – nous en avons en abondance. Le Conseil des ministres a déposé un programme de modernisation de l’armée qui prévoit le passage au calibre de l’OTAN, 155 mm. Si nous livrons une partie des munitions dont nous disposons, avec l’engagement qu’elles soient remplacées par des munitions otaniennes dans quelques années, lorsque les nouveaux systèmes arriveront, notre projet sera réussi. »

Edition : Yoan Kolev

Version française : Christo Popov

Photos: BGNES