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Une marche artistique vers l’ahimsa

2е édition de l’exposition "Ahimsa : la non-violence"

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Photo: Vesséla Krastéva

La politique sans principes, les affaires sans morale, le confort sans travail, l'éducation sans caractère, la science sans humanité, profiter sans responsabilité, la religion sans sacrifice : ce sont les sept péchés sociaux selon le Père de la nation de l’Inde Mahatma Ghandi. Ce sont des péchés universels commis à notre égard ou à l’égard d’autrui, quelle que soit notre religion, nationalité ou ethnie. A l’instar de la "marche du sel" de Ghandi, 35 artistes ont donné le coup d’envoi à une marche de l’art vers un monde meilleur obéissant au principe de l’ahimsa.


Organisée par l’Union des peintres bulgares et la Fondation d’indologie "Est-Ouest" avec le soutien de l’Ambassade de l’Inde en Bulgarie, l’exposition internationale "Ahimsa : la non-violence" a entamé son parcours à Pleven en octobre dernier. A présent, sa deuxième édition, revue et compétée, est accueillie par la galerie "Rayko Alexiev" dans la capitale bulgare. Son excellence l’ambassadeur de l’Inde Sanjay Rana et son épouse étaient des invités spéciaux au vernissage. 


"Je suis extrêmement heureux de constater que le concept de la non-violence que Mahatma Ghandi a appliqué au contexte de l’Inde, a été développé et revisitée quand il s’agit de la lutte contre l’exploitation d’êtres humains sous toutes ses formes dans le monde entier. En ce moment, quand nous sommes encerclés par la violence, cette exposition réunit des artistes bulgares qui illustrent l’importance de cette idée," a indiqué à Radio Bulgarie Sanjay Rana. "Ce n’est pas facile !  Ghandi n’a jamais dit que ce serait facile et pourtant c’est le seul moyen et il exige une forte personnalité. Si nous voulons arrêter les conflits, nous devons changer la façon dont nous réagissons. Il faut faire diminuer la tension entre nous mais aussi calmer nos émotions à travers l’humilité et la sérénité intérieure."

La directrice de la Fondation
Le peintre Stanislav Pamouktchiev et le sculpteur Emil Popov, tous les deux professeurs à l’Académie des beaux-arts à Sofia, sont curateurs de cette exposition itinérante.

"Malheureusement, ce grand thème est d’une actualité brûlante aujourd’hui. On est constamment sujet à la violence en cette époque de l’information et des technologies", a déclaré à Radio Bulgarie le Prof. Pamouktchiev. "Le retour à la grande œuvre et la philosophie de Ghandi est au pont de convergence de cette exposition. Elle réunit 35 auteurs qui donnent leurs témoignages sur eux-mêmes en laissant leur trace d’auteur, faisant leur découverte artistique sur la voie de l’ouverture au bien, au radieux. Leurs œuvres peuvent être lues et comprises à la lumière de l’ahimsa, la non-violence, et c’est là le défi posé au public."


Des peintres de plusieurs générations participent à l’exposition. Une des œuvres exposées est le timbre postal à l’effigie de Ghandi créée par Stoyan Dechev en 2019 à l’occasion du 150ème anniversaire de sa naissance. 


Aux dires de Stanislav Pamouktchiev, plus que d’une simple exposition, il s’agit d’un acte collectif, une expression de la volonté de voir la non-violence prendre sa revanche sur le monde.

Ce n’est pas par hasard si nous avons pu rassembler tant d’artistes réunis autour du credo de Ghandi, explique Yordanka Boyanova, indologue et directrice de la Fondation "Est-Ouest".

"D’après moi, cela s’explique par le fait que des générations entières d’artistes bulgares ont vécu et vivent encore avec les valeurs philosophiques, éthiques et existentielles de Ghandi. Cela les rapproche, quelle que soit leurs culture, nationalité et biographie," poursuit Boyanova. "Sur le mur en face de l’entrée de la galerie vous verrez le portrait de Mahatma Ghandi réalisé par Boris Georgiev. C’était extrêmement rare de peindre Ghandi d’après nature car il menait une vie fort ascétique et ne tolérait point de telles vanités. Cependant, ce Bulgare avait un enclin personnel qui lui permettait de se rapprochait d’une telle personnalité. Il a voyagé en Inde dans des conditions très difficiles ce qui témoigne d’un élan profond personnel. J’affirme donc que beaucoup d’artistes bulgares sont proches des grands penseurs du monde. Pour cette raison, ce n’était pas difficile de rassembler des œuvres sur le sujet de la non-violence au sens le plus large du terme : la non-violence des pensées, des sentiments, des actions, du rapport avec autrui et avec soi-même. Dans cette exposition, je peux décerner l’unité et le lien entre Ghandi et l’art bulgare et j’en suis fière."


"Ahimsa : la non-violence" est à voir à Sofia jusqu’à la fin de février. A partir du 25 avril, elle sera à Plovdiv et Varna, la capitale maritime bulgare, l’accueillera à l’automne. 

Version française : Maria Stoéva

Photos : Vesséla Krastéva


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