Fournir le premier soin dans des régions ayant souffert de calamités dévastatrices pareilles au séisme en Turquie et Syrie du 6 février, signifie de faire preuve d’une réaction rapide complexe, a expliqué Dr Vitan Vitanov, chirurgien et co-fondateur de l’Association "Académie Premier Secours" qui propose également la formation de techniciens ambulanciers paramédicaux. « Pour accéder aux personnes en état de souffrance et leur fournir les premiers soins nécessaires, quelqu’un aurait dû avoir frayé à l’avance le chemin aux médecins. L’équipe médicale arrive le dernier car l’endroit où celle-ci devrait se rendre ne devrait présenter aucun risque », explique le spécialiste. Les équipes bulgares de réactions rapides dans des situations de crise sont-elles suffisamment bien formées.

"Je puis donner des exemples avec les professionnels avec lesquels il m’est arrivé de travailler – une partie d’entre eux sont déjà partis pour les régions sinistrées en Turquie – déclare Dr Vitanov. – Ces gens répondent immédiatement à l’appel, ils sont bien formés et n’hésitent pas une seconde de risquer leur vie pour sauver les victimes de pareils désastres. Moi personnellement j’apprécie beaucoup ce personnel paramédical mais j’espère pourtant ne jamais avoir besoin d’appliquer ce qu’ils ont appris plus particulièrement sur le territoire bulgare. Mais si cela est, il n’y aura pas de compromis."

En Bulgarie le personnel paramédical demeure toujours un territoire inconnu, ne serait-ce qu’officiellement enregistré et adapté aux standards européens, souligne Dr Vitanov.A ses dires, l’inclusion aux effectifs des équipes médicales de plus de personnel paramédical ne ferait qu’améliorer au fur et à mesure du temps la réaction en cas d’incidents indépendamment s’il s’agit de catastrophes naturelles ou d’autres calamités.

"Le rôle du soignant paramédical est de fournir une aide urgente. Il doit se rendre maximalement vite à l’endroit de l’incident et fait partie des équipes des urgences," ajoute le docteur.

Le technicien ambulancier paramédical est-il toutefois en mesure de remplacer le médecin dans une situation d’urgence ?

"Dans les autres pays européens et aux USA la tendance dans les équipes d’urgence consiste à y inclure de moins en moins souvent des cadres hautement qualifiés comme les médecins. Le plus souvent l’équipe en question est formée d’un médecin et d’un paramédic ou même uniquement de deux paramédics pour les cas moins graves."

Selon le Dr Vitanov cette pratique permet d’augmenter les ressources des équipes et permet également de couvrir un plus grand nombre d’appel d’urgences. D’autant plus que, selon l’expert : "…le médecin de l’ambulance n’est pas en mesure de faire beaucoup plus qu’un technicien ambulancier compte tenu de l’appareillage dont est équipé l’ambulance, elle-même."

Quel est le profil de ceux qui choisissent ce métier en Bulgarie ?

"Le plus souvent ce métier est choisi par des personnes qui souhaitent parfaire leur connaissance un jour, bien que ceux-ci venant très souvent de sphères de compétence qui n’ont rien à voir avec la médecine – architectes, ingénieurs, entre autres. Au cours de la première année par exemple, s’ils commencent par des études d’anatomie, de la langue latine, de spécialités cliniques et de traumatismes, je puis vous assurer qu’ils arrivent très vite à s’adapter et avoir un comportement très adéquat sur le terrain." – ajoute le Dr Vitanov selon lequel ceux-ci bénéficient ensuite de très grandes chances de trouver en emploi convenable. 

"Les paramédicaux bulgares sont très bien formés, prêts à travailler sur le terrain et il serait bien s’ils peuvent se joindre de plus en plus souvent aux équipes des urgences," conclut le Dr Vitanov.

Version française : Nina Kounova

Photos : Facebook/Academyfirstaid, Stanislava Gaïdajiéva