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L’œuf, symbole de l’inflation galopante

| Modifié le 02/03/23 à 14:27
Photo: Freepik.com

Le prix d’un des produits alimentaires les plus consommés dans chaque ménage, l’œuf, a battu des records, grimpant de plus de 70% en l’espace de quelques mois. L’œuf est ainsi devenu une sorte de symbole de la flambée de l’inflation, provoquant même des appels au boycott des « œufs en or » au moins jusqu’à Pâques pour en faire baisser les prix. Cet appel concerne par ailleurs d’autres denrées comme le lait, le fromage blanc et le kachkaval, avec une proposition d’instaurer des prix plafond pour les principaux produits alimentaires.

Les consommateurs sont-ils en mesure de contraindre les commerçants à baisser leurs prix et quel est l’effet de l’offre et la demande sur le prix de détail des œufs ?

« Nous observons depuis quelques semaines que les prix de détail des œufs ont cessé de grimper, probablement suite à l’intérêt accru du public sur la question et aux analyses des activités des grandes surfaces », dit sur Radio Bulgarie le président de l’Union des aviculteurs bulgares Ivaylo Galabov. « Tous les éléments de la chaîne de distribution sont motivés à vendre le plus possible. Les prix élevés des œufs tracassent en premier lieu les producteurs, parce qu’ils pourraient entraîner une baisse de la consommation. »

Ivaylo Galabov
Ivaylo Galabov cite des données d’Eurostat selon lesquelles les prix à la production des œufs en Bulgarie sont les plus bas de l’UE, mais les prix de détail dépendent de la TVA qui est de 20% chez nous, alors qu’en Allemagne elle est de 8% et en Pologne 3%.

« Les prix des œufs sont déterminés par les mécanismes du marché, comme tous les autres produits, ce sont l’offre et la demande qui forment les prix. Les prix du marché ne tiennent pas compte des coûts de production, par exemple les deux années précédentes les coûts de production de tous les produits de l’aviculture étaient bien plus élevés que leur valeur marchande et les prix en magasin », indique Ivaylo Galabov. La bonne nouvelle pour les producteurs bulgares est qu’ils arrivent à entièrement satisfaire la demande locale.


« De plus la Bulgarie exporte environ 30% de sa production, surtout en Grèce en raison de sa proximité qui réduit les frais de transport. Notre secteur va bien, en dépit des crises successives. »

Les consommateurs en Bulgarie s’inquiètent qu’il y a spéculation avec les prix. Les relations entre les grandes surfaces et les producteurs, traiteurs et fournisseurs bulgares sont suivies par le Syndicat de l’agroalimentaire de la Confédération des syndicats indépendants de Bulgarie. Son président le maître de conférence Slavtcho Petrov a déclaré sur la chaîne info de la RNB soupçonner que les chaînes de vente de produits alimentaires augmentent les prix à la production de 40 à 60% ou même plus et personne ne peut en donner une raison valable. Le préjudice est pour les producteurs et les consommateurs. « Seules les chaînes commerciales restent silencieuses et ne commentent pas le sujet », note le syndicaliste.

Slavtcho Petrov
« Que les commerçants disent ce qu’ils rajoutent à ce prix : est-ce que ce sont des frais de stockage, des salaires, des factures d’électricité et quelle est la part de la majoration commerciale dans le prix de détail, pour que nous sachions pourquoi le prix final a doublé par rapport au prix à la production. On nous cache des choses, il y a abus de position dominante. Mais les consommateurs ont appris à combien revient la production d’une denrée qu’ils achètent deux fois plus cher en magasin et ils ont commencé à réagir, à envoyer des plaintes, mais la question est de savoir si on leur donne suite. Politiques, économistes, chacun y va de son commentaire, mais les deux principales autorités compétentes, la Commission de protection de la concurrence et l’Agence nationale des Revenus gardent le silence. »

Le cabinet intérimaire veut mener un dialogue avec les grandes chaînes commerciales pour trouver des solutions aux prix exorbitants des produits alimentaires. L’Unité nationale de coordination nouvellement créée va mettre en place des mécanismes de suivi et de contrôle des prix des produits alimentaires conformément à la législation nationale et européenne.

Version française : Christo Popov

Photos : BGNES, EPA/BGNES, RNB, Freepik.com


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