"Sans l’art, il ne peut avoir ni culture, ni développement, ni civilisation. Sans l’art la vie serait dénuée de sens, sans beauté, sans émerveillement, une vie dépossédée. Je préfère être peintre plutôt que président " - déclarait l’un des meilleurs maîtres du pinceau en Bulgarie, le professeur Detchko Ouzounov (1899-1986).
A l'occasion du 124e anniversaire de sa naissance, nous avons visité la galerie-musée "Detchko Ouzounov", aménagée dans l’atelier du maître Detchko comme l'appelaient ses collègues et amis. Dans le fonds de celle-ci sont conservées 13 mille œuvres au total du peintre dont une grande partie sont de petits dessins, des croquis, différents projets. Detchko Ouzounov consacre une grande partie de ses œuvres à la peinture de portraits. Il crée des chefs-d’œuvre absolus dès le début de sa carrière. Parmi eux on peut voir « Le blanc Massalitinov » - portrait de l’acteur Nikolay Massalitinov, comparable aux plus fins tableaux abstraits du siècle. L’usage de la technique « blanc sur blanc » est qualifié de très difficile dans le domaine des beaux-arts. Et le célèbre « Portrait d’enfant » du peintre est sans équivoque dans l’art européen, raison pour laquelle ses contemporains le reconnaissent comme le meilleur portraitiste de son temps.
De son vivant Detchko Ouzounov visite Paris et rencontre Picasso, reçoit un diplôme de l’Exposition internationale en 1937, ainsi que du Vatican pour ses fresques exposées au pavillon bulgare. Âgé de seulement 38 ans, Detchko Ouzounov est déjà professeur à l’Université et co-président de l’Union des peintres. Ses tableaux font le tour de Berlin, Munich, Leipzig, Nürnberg, Vienne, Athènes, le Pirée, Salonique, Budapest, New-York, Venise. Il est dans le même temps nommé recteur de l’Académie des beaux-arts.
Après sa mort (1986), ses descendants font don d’une grande collection de ses tableaux à la Municipalité de Sofia et c’est ainsi qu’est constitué le musée qui porte son nom. « Il avait travaillé dans son atelier au 2e étage, et au 1er, il exposait quelques-unes de ses œuvres », raconte Adélina Filéva, directrice de la Galerie des Beaux-arts de Sofia :
Quiconque se rend aujourd’hui dans son atelier pourra aussi voir son piano destiné aux musiciens qui le visitent, tout étant en même temps arrangé de manière très artistique. En 2016 nous avons décidé de nous occuper plus attentivement de cet endroit. Nous y avons mis en place quelques programmes avec mes collègues de manière à ce que tous les trois mois y soient organisées différentes rubriques artistiques afin que le public y voie et ressente la personnalité de Detchko Ouzounov. Chaque 22 février nous y organisons également des expositions de ses peintures.
Outre les tableaux, Detchko Ouzounov lègue à l’histoire des œuvres très variées. Hormis les illustrations et les graphiques, Ouzounov peint des natures-mortes et des scènes historiques. Il travaille aussi dans le domaine de la peinture monumentale et décorative. C’est à lui qu’appartiennent les peintures murales de l’église « Saint Jean le précurseur » à Kazanlak, celles du Théâtre national, du Palais de la Culture, ainsi qu’une partie des vitraux du Palais de la Justice de Sofia. Le peintre illustre également une bonne partie de livres pour enfants, ajoute Adélina Filéva.
Hormis son poste de professeur à l’Académie des beaux-arts et président de l’Union des peintres, Detchko Ouzounov avait également assumé les fonctions de chef du département international de cette dernière. Il est ensuite invité à devenir président et président d’honneur de l’Association internationale d’arts plastiques auprès de l’UNESCO et occupe longtemps ce poste. Detchko Ouzounov est un peintre qui a beaucoup voyagé, a pris part dans de nombreuses expositions. Ses œuvres sont exposées dans des galeries en Europe occidentale et dans les Balkans, raison pour laquelle il fait partie des peintres les plus connus aussi bien à l’étranger qu’en Bulgarie.
Version française : Nina Kounova
Photos: BGNES, Facebook/Galerie-musée Dechko Uzunov"Sans un changement du système, les moyens destinés à la culture ne seront jamais distribués correctement et resteront largement insuffisants". A la TV publique, le ministre de la Culture Nayden Todorov a déclaré avoir établi une stratégie de..
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