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Coup d’envoi des moissons alors que les silos des céréaliers sont pleins à craquer…

Photo: grain.bg

Le 28 juin est la date officielle du début des moissons pour l’année 2023 en Bulgarie. Par tradition, la moisson débute dans les champs des représentants de l’Association des producteurs de céréales de différentes régions. Cette année la fête est organisée par l’Association régionale "Céréales du Danube" à Roussé. Elle aura lieu au village Borissovo en présence du nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Kiril Vatev. Le jour du coup d’envoi de la campagne, sera organisée une moisson rituelle du seigle dans le cadre du projet international "Pain de la paix".


C’est une initiative européenne liée à la chute du Mur de Berlin dont font partie 12 États de l’Europe centrale et orientale, la Bulgarie y compris. Depuis 2013, dans chacun des pays est semé le seigle dont les graines sont prises du champ situé aux environ de l’Église de la Réconciliation à Berlin, au milieu de ce qu'on appelait à l'époque "la bande de la mort", divisant l’Europe.

Après la moisson du seigle, chaque pays envoie ses graines afin qu’elles soient moulues toutes ensemble et dont on fabrique "le pain de la paix". Cet événement symbolise l’abolition des frontières politiques et économiques et la fin de la division du Vieux continent.


Depuis la mi-juin jusqu’à la fin juillet les jours sont particulièrement chargés pour chacun des producteurs de céréales. Cette année on s’attend également à une très bonne récolte, mais le problème vient surtout des tonnes de blé resté enfermé dans les silos. Plus de 6 millions de tonnes de blé sont attendues de la récolte 2023, mais un tiers de celle de l’année dernière n’est toujours pas écoulée.

"Au cours des 20 dernières années il n’y a jamais eu une telle quantité de blé en souffrance", a déclaré sur la RNB-Stara Zagora Radoslav Christov, président de l’Union thrace des producteurs de céréales. 

Radoslav Christov
La plupart des États essayent d’aider l’Ukraine, mais nous oublions qu’il faut également soutenir la production de nos pays et depuis mai 2022 la Bulgarie à commencé à perdre ses marchés traditionnels de céréales. Il ne s’agit même pas en ce moment du prix auquel ces céréales pourraient trouver preneur mais surtout de la possibilité de leur vente.

Et Iliya Prodanov, président de l’Association nationale des céréaliers de préciser :

Iliya Prodanov
Dans les silos bulgares sont stockés environ 1 million 700 mille tonnes de blé, 1 million de tonnes de tournesol et toute cette production devra être vendue à des prix cassés. Les pertes que subissent les producteurs de céréales sont si importantes que je ne vois pas du tout quelle ressource financière venant éventuellement de l’Europe pourrait nous compenser.

L’unique possibilité de règlement du problème est d’interdire pour un laps de temps les importations ukrainiennes dans les pays de l’UE jusqu'à ce que nous réussissions à écouler les quantités en stock.

Les pluies abondantes en juin n’ont pas vraiment causé de dégâts à la récolte de blé mais le problème viendra plutôt au moment de récolter le tournesol et le maïs, a indiqué dans une interview pour Radio Bulgarie Milen Koev, président de l’Association "Céréales du Danube". Il est également d’avis que personne n’est au courant de la manière dont pourrait être réalisée la nouvelle récolte étant donné que les silos sont pleins.


Personne ne conçoit des plans sur le développement à long terme de l’agriculture car le processus est très dynamique, à commencer par les changements climatiques en passant par l’implantation des nouvelles technologies, déclare Milen Koev.

Nous nous inspirons de l’expérience des autres et appliquons tous les jours de nouvelles méthodes. Les conditions de travail dans les champs sont aussi très dynamiques et nous sommes souvent dépassés par les événements. Et pourtant, nous devons nous y adapter et travailler de manière efficace. Nous n’avons pas le temps de nous reposer surtout quand le travail aux champs nous mobilise du matin au soir. 

Dans l’agriculture, nous avons un dicton qui dit que "hier c’est encore trop tôt, mais demain c’est déjà trop tard". Nous arrêtons quand il commence à pleuvoir et n’avons pas d'horaires fixes de travail.

Version française : Nina Kounova

Photos : grain.bg


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