Situé à 45 km de Vidin, au Nord-Ouest de la Bulgarie, une région tristement célèbre pour sa pauvreté, le village Drénovets se targue de ses sols fertiles, réserves en eau, transport ferroviaire. Il est traversé par la rivière Lom, le barrage éponyme, le plus grand dans cette région, se trouve non loin de là.

"C’est le plus grand village de la commune de Roujintsi", explique Nadya Ivanova, maire du village. "Nous sommes environ 1400 personnes, dont à peu près 1100 résidents permanents.  Nous avons une école avec 200 enfants, une gare, une maison de retraite, de même qu’une école maternelle avec environ 60 enfants. "

La pureté de l’air et des produits agricoles et la beauté des paysages dans ce village bien entretenu attirent de plus en plus de personnes qui viennent ici passer leurs vacances.

"On achète des maisons, d’ailleurs beaucoup de personnes reviennent des villes et rénovent leur maison familiale", poursuit Nadya Ivanova. "Certes, il y a aussi des bâtiments abandonnés mais c’est loin d’être la majorité. On peut dire que notre village est animé. Les gens rentrent le week-end, prennent soin de la vigne dans leur cour, s’occupent de leur jardin. "

Il y a trois jardins publics à Drénovets aux lampadaires alimentés par l’énergie solaire, dont le plus récent doté de bancs flambant neufs. 

Dans le village, il y a aussi une "réserve de mémoire" abritée dans l’espace culturel. Il s’agit en effet d’un musée d’ethnographie où sont conservés des outils de travail de la région, de même que des objets de l’Antiquité.  Un des plus anciens objets exposés est une hache en pierre de l’époque néolithique, alors que des fragments de flèches, des sabres et des outils agricoles viennent illustrer la vie dans la région danubienne au cours des premiers siècles de l’existence de l’Etat bulgare.

Pourtant, ce n’est pas tout ce qui fait le renom de Drénovets. On y trouve également deux églises orthodoxes ("Ici tout est en doublet, car jadis le village était séparé en deux : Tchorlévo et Drénovets…"), toutes les deux appelées "Présentation de Marie au temple" et construites en 1840, et une église évangélique. Le football connaît également un essor grâce au complexe sportif et les investissements faits dans la santé du corps et de l’esprit des habitants du village.

"Le défi principal, c’est l’exode des jeunes", conclut la maire. "J’espère qu’il y aura des investisseurs pour créer de nouveaux emplois afin que l’on souhaite rester ici. A l’époque, il y avait une usine militaire, une entreprise de couture, deux fermes ce qui a fait que la population atteigne 4 mille personnes. Après les changements démocratiques, elle a commencé à diminuer. "

Comment vit-on à Drénovets ?

"Nous nous débrouillons. Il faut qu’il y ait plus de travail car les gens ont faim, les personnes âgées comme les jeunes et les familles", avouent les villageois. "On manque d’argent, on ne peut faire grand-chose avec 600 leva (env. 300 euros – N. de T.). Beaucoup sont partis à l’étranger. Nous partirons aussi comme il n’y a pas de travail. Nous allons maintenant au barrage charger le poisson. La vie ici, c’est comme ça : beaucoup d’efforts et peu de plaisirs. "

Edition : Diana Tsankova (interviews réalisées par Nedka Lilkova, RNB Vidin)

Version française : Maria Stoéva