Après une séance qui a duré 21 heures, les députés ont finalement adopté le budget 2023 qui devrait entrer en vigueur le 1er août. La journée a eu son lot de problèmes, avec les députés GERB qui ont boycotté les propositions du ministre des Finances sur les recettes budgétaires en commission, provoquant le ministre Assen Vassilev à déclarer qu’il retirait son soutien au budget. Après une rencontre en urgence entre les leaders de GERB et « Poursuivons le changement-Bulgarie démocratique » Boyko Borissov, Kiril Petkov et Hristo Ivanov, les angles ont été arrondis et les propositions de Vassilev ont été entérinées avec certaines modifications. En fin de compte le ministre des Finances Assen Vassilev a déclaré :
Le budget est conforme aux paramètres que nous avions fixés au début, à savoir 3% de déficit du PIB, des investissements en capitaux et une répartition des dépenses pour pouvoir assurer des rémunérations supplémentaires de l'ordre de 150 millions d'euros. Une grande partie des mesures fiscales a été maintenue de sorte à garantir la perception des impôts.
Le macroéconomiste Gueorgui Ganev, député PlC-BD, a qualifié de « solution raisonnable » le budget 2023 :
Le budget 2023 est la solution raisonnable qui était possible dans la situation où nous nous trouvons. Cette situation est loin d’être simple à cause de la décision du cabinet intérimaire, nommé par le président, de ne pas déposer de budget 2023 en octobre 2022. Par la suite ce cabinet a présenté un projet de budget avec un déficit énorme, des mesures frileuses pour la collecte de recettes et des dépenses trop élevées. Ce texte devait être remanié, et nous n’avions que quelques semaines », explique Ganev sur RNB-Plovdiv.
Selon l’économiste Krassen Stantchev l’adoption du budget s’imposait pour que le gouvernement puisse rester en place.
Le problème ne réside pas dans les 3% de déficit et comment les garantir, mais dans le fait que depuis 2012 la limité imposée à la Bulgarie, qui correspond à la stabilité systémique, est de 2% de déficit budgétaire. Et ce n’est pas le seul facteur lié à la stabilité du système, note Stantchev sur la RNB.
A ses dires, c’est « un budget pour 3 mois » et il convient de prévoir pour l’année prochaine des mesures comme des dépenses administratives réduites et une dette peu élevée si la Bulgarie veut adhérer à la zone euro. Krassen Stantchev a précisé qu’il ne se faisait pas de souci pour le budget actuel dont les dépenses sont bien définies. Quant aux recettes, si leurs niveaux s’avèrent plus faibles que prévu, il sera peut-être nécessaire de prendre un crédit pour payer des dettes arrivant à échéance, mais selon lui on n’en arrivera pas là.
Edition : Yoan Kolev
Version française : Christo Popov
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