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La mobilisation nationale contre les violences faites aux femmes se poursuit

Photo: BTA

La mutilation d’une jeune fille de 18 ans à Stara Zagora, qualifiée par la justice de « dommage corporel léger » date de la fin juin, mais n’a été révélée dans les réseaux sociaux qu’il y a quelques jours, générant une vague de protestations dans tout le pays, auxquelles se sont joints des Bulgares de l’étranger, réclamant une peine rapide et lourde pour l’auteur de ce crime. Une nouvelle série de mobilisations aura lieu le 8 août.


« Les Bulgares en ont ras le bol. Aucune famille normale, aucune mère, aucun père, aucune personne normale ne peut accepter cette violence comme faisant partie de notre quotidien. Personne ne peut accepter qu’on doive vivre avec la peur que notre enfant puisse être humilié, battu ou soumis à un harcèlement psychologique, ou bien qu’il vive ce qui est arrivé à Débora de Stara Zagora qui a reçu 21 blessures de cutter, et n’oublions pas les femmes qui ont été défigurées à l’acide », dit l’activiste Maria Bonéva, qui subit encore les séquelles physiques et émotionnelles d’une attaque dont elle a été victime il y a plus de 20 ans.

Maria Bonéva et Eléna Venkova, amies proches de la victime Déborah de Stara Zagora
Il faut modifier la façon dont est réalisée l’expertise médico-légale, il faut des sanctions lourdes et rapides. Je me battrai contre la remise en liberté sous caution des auteurs de violences, caution qui est d’ailleurs ridicule : entre 250 et 500 euros. Elle devrait être d’au moins 12 500 euros, c’est le coût minimal des soins de la victime, et des crimes pareils devraient être passibles de la prison à perpétuité. Notre système tout entier est pourri et je me battrai pour qu’il change. Nous vivons dans une société où les parents sont indifférents aux actes de cruauté commis par leurs enfants, et ne se soucient guère de la consommation de stupéfiants qui embrument l’esprit et peuvent provoquer des accès de violence. Ces protestations en soutien de la jeune fille mutilée au cutter sont bien plus profondes, elles sont contre les travers de la société. Cela fait des années que les problèmes sont sciemment dissimulés.

Maria Bonéva ajoute que la colère est d’autant plus grande que les institutions en Bulgarie agissent de façon sélective. Il y aurait eu des peines rapides et lourdes si la victime était la fille du procureur ou d’un des dirigeants, mais les citoyens ordinaires ne reçoivent pas une telle protection, estime-t-elle.


Rien ne justifie les institutions, parce qu’une personne qui est visiblement un sadique a été remise en liberté sous caution. Il est inadmissible que la procureure, qui est également une femme, puisse laisser ce criminel en liberté. Il y a des crimes partout dans le monde, mais chez nous on assiste à une cruauté toute particulière, et ceci au XXIe siècle, c’est pour ça qu’il y a eu des protestations de Bulgares devant nos ambassades à l’étranger, en Grèce, en France, à Chypre. Je ne pense pas qu’un détenteur de passeport bulgare veuille être associé à de telles horreurs, à de telles agressions contre des femmes.

Version française : Christo Popov

Crédits photos : BTA, BGNES, archives personnelles de Maria Bonéva


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