Entrée dans l’espace Schengen, adoption de l’euro et adhésion à l’OCDE, telles sont les grandes priorités de la diplomatie bulgare. Pour le passage à l’euro Sofia s’est donné pour objectif la date du 1er janvier 2025.
« Dans un monde qui devient de plus en plus imprévisible, avoir le soutien plein et entier de la Banque centrale européenne est une bonne chose pour la sécurité des citoyens et de l’économie de la Bulgarie », estime la directrice générale du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva. Selon elle la Bulgarie a un excellent niveau de dette publique : 25-26% du PIB, bien en dessous des exigences de la zone euro.
« Nous avons encore du travail pour juguler l’inflation, mais nous avançons dans la bonne direction. L’année dernière l’inflation était à 13%, cette année elle est descendue à presque 7%, mais il faut faire mieux. C’est l’obstacle sur lequel les politiques en charge du passage à l’euro doivent concentrer leurs efforts », recommande la cheffe du FMI.
Pour satisfaire au critère de stabilité des prix à son entrée dans la zone euro, notre pays doit avoir un taux d’inflation qui ne dépasse pas de plus de 1,5% celui des trois membres de l’UE à l’inflation la plus basse. Pour remplir le critère de l’inflation, ce taux doit encore baisser d’au moins 3 points, calcule l’économiste du Club d’experts en économie et politique (CEEP) Gueorgui Vouldjev qui précise :
L’inflation doit avoir atteint les niveaux acceptables dès le début de l’année prochaine. Si on demande un rapport de convergence, cela se fera début 2024 et il devra être prêt vers le milieu de l’année, explique l’expert sur la RNB.
En ce qui concerne les décisions législatives nécessaires à l’entrée dans la zone euro : l’adoption d’une Loi de l’Euro et des amendements à la Loi de la Banque centrale, Gueorgui Vouldjev n’anticipe pas de dissensions notables à l’Assemblée nationale :
Politiquement les partis qui participent à la gouvernance du pays directement ou indirectement n’ont pas de désaccords. Même le Mouvement pour les droits et libertés n’a pas d’objections sur les changements législatifs à entreprendre. Il ne semble pas y avoir de barrières politiques importantes dans ce parlement.
L’économiste cite une analyse historique et économique du CEEP sur le développement de la zone euro qui indique des problèmes structurels :
Ce n’est pas une zone monétaire optimale et cela provoque des déséquilibres économiques entre ses membres. Cette union monétaire a besoin de réformes structurelles en profondeur pour devenir fonctionnelle. Tant que ces problèmes ne seront pas résolus, une adhésion de la Bulgarie sera plutôt un risque pour le pays.
L’analyse du CEEP indique deux solutions possibles pour résoudre « la tragédie structurelle dans laquelle est plongée la zone euro » :
Une solution serait de transformer la zone euro en une sorte d’État avec une politique fiscale et économique commune de sorte à rectifier ces écarts dans les politiques économiques des divers pays. L’autre solution est une dissolution de la zone euro et un retour aux monnaies nationales. Il va falloir décider laquelle des deux options choisir, parce que l’état structurel et institutionnel actuel de la zone euro avec ces déséquilibres que nous avons décrits dans le rapport va continuer d’empirer.
Et voici ce que pense de la date du 1er janvier 2025 pour une adhésion de la Bulgarie à la zone euro le professeur Andrey Zahariev, doyen de la Faculté de finances à l’Académie d’économie « Dimitar Tsénov » :
C’est bien d’avoir une date, parce que cela donne un objectif à atteindre, mais ceux qui l’ont fixée nous sont toujours redevables. Je pense que la Banque nationale de Bulgarie, le ministère des Finances et tous ceux qui sont à la manœuvre doivent nous convaincre que le passage à l’euro serait une bonne chose pour la Bulgarie.
Crédits photos: expert.bg, EPA/BGNES, Ivan Rouslanov - RNB, Pixabay
Édition : Yoan Kolev
Version française : Christo Popov
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