"Le candidat doit avoir un visage intelligent, avoir une écriture suffisamment belle, lire vite sans faire des grimaces et remuer ses lèvres, maîtriser les calculs simples : le tableau de multiplication et d’autres règles arithmétiques". C’est en ces termes qu’un article de presse d’il y a environ un siècle décrit sur un ton badin le candidat idéal voué à défendre les droits des citoyens au sein des institutions.
Certes, la majorité de ceux qui aspirent au pouvoir aujourd’hui répondent à la plupart de ces exigences, abstraction faite de leur façon de s’exprimer sur les réseaux sociaux qui n'est point belle, il y avait pourtant d’autres critères au-delà des compétences qui s’acquièrent par l’effort et la persévérance, des vertus comme être issu d’une bonne famille, avoir une apparence physique décente, ou encore être respecté.
A quel point aujourd’hui, à la veille des élections municipales, de tels critères peuvent servir d'un point de repère aux électeurs ?
"Ces exigences sont conformes à l’esprit du temps. De nos jours et à la lumière de la mentalité politique, elles semblent presque impossibles", déclare Yordan Mintchev, chroniqueur sur internet. "Ce sont des qualités intemporelles dont nous avons renversé la valeur. A l’époque pour être "aisé" par exemple, il fallait mettre de côté de l’argent, des biens, des troupeaux. A présent, la majorité des candidats aux élections espèrent développer leur patrimoine en occupant un poste pour ensuite déterminer eux-mêmes qui prendra ce même poste à son tour. "
D’après Yordan Mintchev, parmi les élus, il y a des personnes intelligentes et cultivées qui adoptent cependant un style plus grossier, probablement pour faire une plus grande impression.
"Etre poli, être attentif, ne pas parler trop fort", énumère-t-il d’autres critères du passé. "Quand on voit comment ils s’interrompent en criant et parlant comme des charretiers dans la salle plénière, on se rend compte que l’incompétence a tendance à élever la voix, sinon personne ne l’écoutera. "
Ancrés au sol par la vulgarité insultante de leurs problèmes au quotidien, les électeurs ne cherchent pas le raffinement ou la bonne éducation quand il s’agit de trouver une solution aux difficultés bien prosaïques auxquelles ils doivent faire face. Voici l’avis de certains habitants de la ville de Choumen :
"Je suis employeur. Comment trouver des travailleurs quand il n’y a pas de transports reliant les villages ? Il faut y consacrer des ressources alors que les autorités locales devraient s’en occuper."
"Il faut tout refaire à l’hôpital. Ma femme est enceinte mais elle a dû attendre 3 heures aux urgences avant d’être admise avec des douleurs au niveau de l’estomac."
"Je ne peux pas sortir tranquillement avec la poussette puisqu’il n’y a pas de trottoir", explique de son côté une jeune mère de Choumen. "Hier, il y avait une coupure de l’eau qui est d’ailleurs beaucoup trop chère. J’ai désinfecté toutes les bouteilles du bébé parce que l’eau du robinet coulait boueuse."
"Il est très difficile de trouver un emploi surtout pour les jeunes comme moi. Cela fait 4 mois que je n’y arrive pas car les employeurs demandent de l’expérience, néanmoins c’est impossible d’avoir de l’expérience quand on vient d’obtenir son diplôme", avoue une femme de 25 ans.
"Est-ce que selon vous il y de l’éducation ? Regardez les jeunes ! D’après moi, c’est l’éducation qui est le pire. Est que dire des soins de santé ? C’est un problème national. L’idiotie qui règne dépend également des dirigeants", observe un autre habitant de la ville.
Yordan Mintchev propose pour sa part son propre échelle d’évaluation des candidats au pouvoir :
"J’écoute très attentivement ce que disent les candidats", déclare-t-il. "Je ne veux pas qu’ils me parlent au futur. Quand ils parlent au présent, je tire déjà des conclusions sur l’avenir. Plus ils font des promesses, plus bas est l’indice sur mon échelle."
Yordan Mintchev conclut en énonçant un axiome qu’il est grand temps de démentir :
"Une personne qui triche ne peut pas être un bon maire, même si elle n’accéderait pas au pouvoir sans mentir. Nous avons accepté ce fait, nous le répétons le sourire aux lèvres, nous en rions, tout en votant pour ces mêmes candidats".
Edition : Diana Tsankova
Version française : Maria Stoeva
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