"Le marché est actuellement calme. Ce qui inquiète les gens et rend la situation tendue est la baisse du pouvoir d’achat", dit sur la RNB Vladimir Ivanov, président de la Commission d’État des Bourses de marchandises et des Marchés. Il estime qu’il existe un environnement très compétitif et que les choses sont moins graves que l’an dernier, quand les prix grimpaient, alors que maintenant ils baissent d’après lui. Selon Ivanov un panier de la ménagère de 100 léva (50 euros) en 2022 coûterait à présent 103 léva (51,5 euros), donc, à l’en croire, la hausse ne serait que de 3% sur un an. Il pense que la tension provient des revenus qui n’augmentent pas assez vite et pas des interactions du marché.

"La Bulgarie a les prix les plus élevés, parce que nos revenus sont les plus bas de l’UE, autrement dit, avec les revenus les plus bas nous devons faire face aux prix les plus élevés par rapport aux autres pays membres ", estime le président de la Confédération des syndicats indépendants de Bulgarie (CSIB) Plamen Dimitrov après la publication d’une étude de l’Institut d’études sociales et syndicales de la CSIB sur l’augmentation des rémunérations et le coût de la vie en Bulgarie ces trois derniers mois.

Bien qu’il y ait un maintien et même une légère baisse des prix de certains biens, ils demeurent dans l’ensemble à des niveaux assez élevés, indiquent les résultats de l’étude. La CSIB se concentre sur le « petit panier de la ménagère » qui comprend 20 biens de première nécessité. La valeur actuelle de ces marchandises en Bulgarie est de 56 euros et leurs prix ont grimpé de plus de 15% en un an. A titre de comparaison ce même « petit panier » en Espagne coûte 50 euros, en Allemagne 59 et en Roumanie 46 euros. Avec le SMIC en Bulgarie on peut s’acheter les marchandises du petit panier de la ménagère 7 fois par mois seulement. En Espagne le SMIC permet de remplir ce panier 27 fois par mois et en Allemagne 34 fois.

Dans le même temps la Bulgarie est toujours lanterne rouge de l’UE pour la rémunération moyenne, confirme l’étude de la CSIB.

C’est en Bulgarie que la farine est la plus chère par rapport aux autres pays de l’UE : 92 centimes d’euro, comparé à 70 centimes d’euro en Espagne, 74 en Croatie et 80 en Roumanie, indique l’expert de la CSIB Luboslav Kostov. Nous sommes en 3^e position pour le fromage de vache le plus cher, derrière seulement la France et la Croatie. Dans l’ensemble l’écart des prix entre les différents pays ne correspond pas à l’écart des salaires et encore moins de la productivité du travail.

Les prix du petit panier de la ménagère ont doublé depuis le début de la flambée de l’inflation, alors que les rémunérations n’ont pas augmenté aux mêmes rythmes, résume la CSIB, rappelant que l’inflation cumulée depuis début 2021 est de 30% dans les prix des biens et des services en Bulgarie. Le syndicat réclame donc une revalorisation des salaires d’au moins 15% en tenant compte des prévisions pour une inflation à 5% en 2024.

Nous voulons qu’en 2024 notre pouvoir d’achat augmente, malgré toutes les préoccupations quant à une montée de l’inflation provoquée par des facteurs énergétiques extérieurs et les guerres, qui ferait grimper les prix, surtout pendant l’hiver. C’est pourquoi ces 5% d’inflation prévus dans le budget 2024 par le ministère des Finances pourraient s’avérer un pronostic bien trop optimiste.

Crédit photos: pixabay, BGNES, BTA

Version française : Christo Popov