A peine quelques mois avant les Elections européennes qui se tiendront dans toute l’Europe du 6 au 9 juin, dans un contexte politique bulgare marqué par l’incertitude, l’eurodéputé bulgare PPE Radan Kanev a présenté ses pronostics concernant la composition et les grandes lignes de la politique du nouveau Parlement européen. D’après lui, d’éventuelles législatives nationales organisées en même temps que les élections européennes en cas d’échec de la formation d’un nouveau gouvernement, pourraient brouiller les grands thèmes de ce qui se passera en Europe dans les années à venir.

"Je m’oppose farouchement à des élections européennes qui coïncideraient avec les élections nationales puisque de cette façon le débat européen en Bulgarie n’aura bel et bien pas lieu, pas même sous son aspect contaminé, sous-tendu par des discours propagandistes", déclare Kanev en soulignant l’importance de la constitution des nouvelles institutions européennes à l’issue des élections, "un fin marchandage de postes et de politique", qui déterminera les priorités européennes pour une période de 5 ans. "Et nous qui avons toujours été trop passifs, serons complètement absents du débat", prédit le député du plus grand groupe au sein du Parlement européen.

En dépit d’un débat européen tardif, aux dires de Radan Kanev, l’importance de la législation européenne se fait sentir en Bulgarie.

"Nous nous sommes mis à parler sur l’équilibre entre la politique européenne et nationale, nous avons compris que le Parlement européen n’est pas seulement l’endroit où l’on adopte des résolutions. C’est là qu’on met au point 2/3 de la législation encadrant notre vie au quotidien. Tout cela relève des élections européennes."

D’après l’eurodéputé bulgare, l’essor anticipé de l’extrême-droite et de l’euroscepticisme dans le prochain Parlement européen est exagéré.

"Il n’y aura rien de nouveau quant à l’unité européenne ou le soutien à l’Ukraine", déclare Radan Kanev qui estime pourtant qu’il pourrait y avoir des différences par rapport à la politique économique et écologique. "On oublie souvent le fait que de la part des partis dits de l’extrême-droite il n’y a que très peu d’opposition à la politique commune à l’égard de l’Ukraine. Identité et démocratie, le groupe nationaliste le plus radical, est loin d’être unanime sur cette question".

A présent, quand il s’agit de voter, le Parlement européen recherche une majorité centriste entre les libéraux, les socialistes et le PPE. Ces questions, très peu nombreuses, où l’on n’aboutit pas au consensus révèlent l’existence d’une majorité stable de réserve, positionnée à gauche.

"Très probablement, cette majorité de réserve dans le prochain parlement sera issue de la droite. Néanmoins, elle sera toujours de réserve car personne ne travaille avec Identité et la démocratie et cela ne changera pas", explique Kanev.