En adoptant des amendements à la loi sur l’Énergie, le Parlement a repoussé d'un an, à compter du 1^er juillet 2025, la libéralisation du marché de l'électricité. Les changements ont été adoptés en vue d'opérer progressivement une libéralisation totale du marché de l'électricité pour les particuliers. Reste à savoir comment cela affectera les usagers, qu'ils soient particuliers ou industriels, tant en termes de consommation d'énergie que de prix.

Entre-temps, une histoire qui nous vient du Nord-ouest de la Bulgarie nous montre à quel point il est possible de vivre sans dépendre de certains prestataires de services publics, tels que les fournisseurs d'eau et d'électricité. Le personnage principal de l'histoire est Zinozin Stanev, qui vit ainsi depuis 15 ans dans les champs entre les villages d'Inovo et Mayor Uzunovo, dans la région de Vidin. Tout a commencé avec un bungalow et 4 hectares de terrain, dont il était propriétaire au début, alors qu'aujourd'hui il en possède 9.

"J'aime ma vie. Ici, je suis mon propre "roi et maître". Je peux tout à fait me passer des services d’un fournisseur d’électricité. Je ferai tout mon possible pour produire ma propre électricité, qu'elle soit solaire ou éolienne, mais sans être raccordé au réseau public. Je souhaite donc gagner en autonomie au niveau énergétique. Sur près de 1 hectare, j'ai planté des arbres fruitiers, des amandiers, des noisetiers et quelques noyers", déclarait Zinozin il y a 15 ans, lors de sa première interview à RNB Vidin.

Aujourd’hui, Zinozin vit de la même manière qu’à l’époque. Il dispose d'un générateur, une éolienne, des panneaux solaires et un puits pour pomper l'eau, mais, comme il l'admet, il souhaite parfois que sa propriété ne soit pas hors réseau, même s'il sait que les monopoleurs "ne font que jouer avec la patience des gens alors que les prix continuent d'augmenter".

"Je ne dépends pas d'eux, mais bien sûr, si j’avais l’électricité, tout serait différent, puisque j’en ai besoin pour mes machines et outils. Pour l'instant, je me débrouille plutôt bien, deux panneaux solaires me permettent d'avoir de l'éclairage, d'écouter la radio et de regarder la télé. J'ai un puits et j'ai également creusé un forage de 12 mètres avec une pompe électrique que j'utilise principalement pour l'arrosage. "

Notre compatriote utilise le puits comme réfrigérateur pendant l'été et, comme il le dit, il n'en a même pas besoin en hiver. Il s’apprête cependant à adapter le réfrigérateur pour qu’il fonctionne au gaz. L’un des dépendances lui servira d’atelier, où il dispose déjà d’un tour. Il possède un tracteur fait maison, il a également adapté une partie du cyclomoteur auquel il a attaché une remorque qui lui sert à se déplacer. À propos du thème de la solitude, Zinozin nous explique :

"J'y suis habitué. J'ai toujours quelque chose à faire, que ce soit le jour ou la nuit. Je garde le contact avec les gens et je fais en sorte d'aller en ville prendre un café 2-3 fois par semaine."

Zinozin a réduit ses dépenses à celles liées à l'achat d'un dispositif ou d'une préparation phytopharmaceutique. Il n'a pas de pension ni d'autres revenus stables, mais il s'en sort parce que sa femme est en Italie. Il ne se plaint pas et est satisfait de ce qu'il a accompli au cours des 15 dernières années.

"C'est ce que j'ai réussi à créer en 15 ans. Il faut beaucoup d'argent pour que tout fonctionne parfaitement, mais vu que nous n'avons pas tous assez d'argent à notre disposition, nous devrions nous contenter même du peu que nous avons et de ce que nous avons réussi à faire nous-mêmes", l'homme qui a créé son "îlot" autonome, indépendant des monopoles, en est convaincu.

Edition : Yoan Kolev /d’après l’interview réalisée par Yordanka Guérassimova de RNB-Vidin/

Version française : Svjetlana Satric

Crédit photos : RNB Vidin