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Le maître de conférences Marco Scarpa:

"La langue et l'alphabet ne doivent pas servir à nous opposer, mais être appréciés comme un trésor commun"

Le maître de conférences Marco Scarpa
Photo: Diana Tsankova

Le maître de conférences Marco Scarpa étudie le patrimoine de Cyrille et Méthode et le rôle des scriptoriums (ateliers de confection de manuscrits) chez les Slaves du Sud et des scribes qui y ont œuvré à l’épanouissement de la culture dans les Balkans au XIVe siècle. Le chercheur de l’université de Messine a récemment pris part au forum international sur l’alphabet cyrillique à Sofia et Plovdiv "Alphabet. Langue. Identité".

"Il est très important de souligner le rôle de l’alphabet dans lequel écrivent des millions de gens dans le monde", dit Marco Scarpa, lié à la Bulgarie au plan professionnel, spirituel et personnel :

Mes premières langues slaves ont été le russe et le serbe. Après avoir commencé à étudier les manuscrits médiévaux il m’a fallu aussi apprendre le bulgare. Je suis venu en Bulgarie et ma première professeure m’a dit que puisque je pratiquais deux langues slaves, l'apprentissage de la troisième serait gratuit. Le bulgare avait une telle importance pour moi que j’ai travaillé plusieurs années au Centre de Cyrille et Méthode auprès de l’Académie bulgare des Sciences. Même ma femme est Bulgare et je suis donc très lié à la Bulgarie.


Marco Scarpa consacre ses études scientifiques les plus récentes aux manuscrits de l’époque du tsar Ivan Alexandre qui a régné sur nos terres de 1331 à 1371.

Les manuscrits bulgares sont moins de la moitié des manuscrits serbes, probablement parce que la Bulgarie a été envahie par les Turcs ottomans avant la Serbie et beaucoup de ces manuscrits ont été détruits en même temps que les monastères. Nous les philologues avons une bonne coopération avec les informaticiens pour profiter des nouvelles technologies et de l’expérience et des connaissances des chercheurs dans divers domaines. Nous utilisons actuellement des outils informatiques pour décrire les écritures individuelles des copistes, bien qu’il n’y ait pas de méthode communément acceptée dans la paléographie slave.

Aux dires de Marco Scarpa et ses collègues leur activité de recherche n’est pas une nostalgie du passé, mais une fondation pour bâtir un meilleur avenir pour la Bulgarie, pour l’Europe, pour le monde entier. « Parce que le futur est fondé sur la connaissance du passé », indique-t-il. Pour lui le Vieux continent est une polyphonie de langues à laquelle la Bulgarie contribue :

L’identité d’un peuple, c’est sa langue. C’est la langue qui unit les gens et l’alphabet est le moyen de la fixer. Cependant la langue et l’alphabet ne doivent pas servir à nous opposer les uns aux autres, mais doivent être appréciés comme un trésor commun. Si nous n’utilisons qu’une langue, par exemple l’anglais, nous nous appauvrissons. Nous nous enrichissons en collectant les diverses langues et alphabets et c’est une belle fondation de l’Union européenne.


Le nombre d’universités dans le monde où l’on étudie le bulgare est malheureusement en baisse, a-t-on constaté à la conférence sur l’alphabet cyrillique.

La bonne chose est qu’en Italie et dans presque toutes les universités qui enseignent les langues slaves les étudiants doivent aussi apprendre une matière qui s’appelle Philologie slave et qui se rapproche du vieux-bulgare. Cela leur permet tout de même de se familiariser avec ce qui a existé sur les terres bulgares. L’alphabet et la production littéraire de la Bulgarie ont une importance fondamentale pour les langues slaves, conclut le maître de conférences Marco Scarpa.



Photos: Diana Tsankova, BTA, Facebook / Marco Scarpa

Version française : Christo Popov




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