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De Là Trâp, un rappeur bulgare à Miami

"Les opportunités dépendent de la perspective de la personne", estime le chanteur

Photo: archives personnelles

De Là Trâp, c’est un nom qui a attiré l’attention des fans de la culture hip-hop, y compris en Bulgarie. Rien qu’en deux mois, "333", son projet réalisé avec le célèbre rappeur 100 Kilos a récolté près d’un million de vues sur un des réseaux de partage de vidéos.

Derrière le pseudonyme De Là Trâp se cache Marin Marinov, un jeune Bulgare qui a fait ses études aux Etats-Unis où il a également travaillé. La pandémie de Covid l’a poussé pourtant à penser davantage à ses proches et depuis, il passe plus de temps en Bulgarie.

Il a choisi le parcours artistique de chanteur de hip-hop après avoir passé quelques années à Miami, en Floride où il a rencontré des musiciens américains célèbres. Avant Miami, il habitait à Chicago. C’est là que sa famille s’est établie quand il était encore enfant. C’est de la fin de son adolescence que date le pseudonyme De Là Trâp. Il lui a été donné par les gens avec qui il travaillait dans la Ville des vents, mais au fil du temps, ce surnom est devenu quelque chose de bien plus important, explique Marin.

De Là Trâp dans le monastère "De Là Trâp, c’est une entreprise. J’ai choisi de m’appeler ainsi mais il y a aussi beaucoup d’autres qui pourrait se reconnaitre dans ce que je fais et ce dont je chante", déclare le rappeur.

"Je suis né à Sofia. Quand j’étais élève en deuxième année, nous avons déménagé à Chicago avec mes parents", relate-t-il l’histoire de son parcours. " J’ai vécu à Chicago jusqu’à il y a l'âge de 8 ans avant de partir à Miami. Néanmoins, pendant le Covid, quand les mesures ont été durcies aux Etats-Unis, j’ai décidé de retourner en Bulgarie pour être plus près de mes grand-mères et leur consacrer du temps et de l’attention. Quand j’étais petit, je n’ai pas eu l’occasion d’être auprès d’elles. Qui plus est, j’ai toujours gardé ma patrie dans mes pensées. J’ai fait des études secondaires et universitaires et j’ai travaillé aux Etats-Unis mais il y avait toujours quelque chose qui m’attirait vers la Bulgarie. Pour cette raison, j’ai toujours essayé d’y retourner et j’ai ressenti de la peine, cela me manquait quand plus d’un an s’était écoulé sans que je puisse rentrer. Depuis environ quatre ans, j’habite plutôt en Bulgarie qu’aux Etats-Unis."

De Là Trâp avec Yavor Yanakiev – 100 KilosMême s’il est né à Sofia, sa ville  préférée en Bulgarie est Plovdiv. Ainsi, il est plus près de ses grands-mères. D’ailleurs, cette ville l’attire avec son climat plus doux, le moindre trafic et sa situation géographique – en plein milieu de la Bulgarie offrant des distances égales aux grandes villes de Bulgarie. Nous lui demandons de faire une comparaison entre la vie en Bulgarie et en Amérique et de nous dire si les USA sont toujours le pays des opportunités illimités :


"En effet, les opportunités dépendent de la perspective de la personne. Il y a de bonnes opportunités en Bulgarie également si on considère les choses sous un autre angle et si l’on fait preuve de persévérance. Certes, aux Etats-Unis les limites de ce qui est possible sont repoussées beaucoup plus loin parce que le marché y est considérablement plus important. A l’époque, le rêve américain était d’avoir une famille, sa propre maison et un emploi qui offre de la sécurité. Aujourd’hui, ce n’est pas tout à fait pareil. Aucun emploi ne peut garantir la sécurité car l’époque est dynamique et il y a toujours des activités qui   deviennent obsolètes. Je suis reconnaissant d’avoir pu constater de première main les opportunités qui existent en Amérique. Quand j’ai déménagé à Miami, un nouvel horizon beaucoup plus large s’est ouvert à moi. J’ai travaillé dans le domaine du matériel informatique, les cryptomonnaies, le marketing et la publicité, l’industrie du divertissement. Miami est un tout autre monde. On fait face à des opportunités illimitées, une vie de luxe, des voitures chères… Le fait de voir des gens qui peuvent se permettre de vivre ainsi, change ta propre vision du monde. Cela t’ouvre les yeux pour te rendre compte qu’une telle vie n’est pas inaccessible.

De Là Trâp espère pouvoir appliquer les principes de cette philosophie en Bulgarie. Un des domaines où il veut s’épanouir est le hip-hop. A Miami, il a fait la connaissance de personnes travaillant dans l’industrie musicale ce qui l’a encouragé de s’y lancer.


A part de s’affirmer sur le marché musical en Bulgarie, De Là Trâp voudrait créer une fondation internationale pour assister des personnes âgées en besoin de soins médicaux et soutenir les jeunes Bulgares qui s’intéressent à l’aviation, l’ingénierie ou d’autres domaines nécessitant une formation plus coûteuse. Selon lui, de cette façon, il contribuera au changement positif de son pays.

"Mon idée est de mettre la moitié de mes revenus au profit de telles causes caritatives, quand ma musique commence à générer plus d’argent. Ce ne sera pas certainement une façon de changer totalement la Bulgarie mais j’ai envie de lancer une sorte de mouvement qui convaincra les gens qu’il est possible d’améliorer la situation de notre patrie. Cela ne dépend pas seulement de l’argent. Donner un bon exemple, inspirer une jeune personne avec son travail ou tout simplement faire preuvede générosité, c’est également inestimable."

Version française : Maria Stoéva

Photos : archives personnelles de De Là Trâp




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