Le tourisme est un secteur qui a su quelque peu éclaircir la conjoncture politique et sociale bien sombre de la Bulgarie. En 2024 notre pays a non seulement surmonté les conséquences de la pandémie, mais a surpris par ses résultats record dans son industrie touristique. Le ministère du Tourisme est allé jusqu’à employer le qualificatif d’ "historique" pour cette année.

Notre pays a accueilli 10,7 millions de touristes étrangers au cours des 9 premiers mois de l’année selon les données de l’Institut national de la Statistique. 7,5 millions de visiteurs ont séjourné dans des lieux catégorisés, une augmentation de 3,9% par rapport à l’an dernier et de 9,4% comparé à 2019, la dernière année avant la pandémie. Les revenus des nuitées de janvier à septembre 2024 sont eux aussi en hausse, de 15,4% par rapport à 2023. Le ministère du Tourisme escompte le nombre record de 13 millions de visiteurs et 7 milliards d’euros de revenus du tourisme jusqu’à la fin de l’année. Comment tout cela s’est-il produit et pourquoi ces données optimistes ne doivent-elles pas nous rassurer ? Réponse de Konstantin Zankov, expert de l’Institut d’analyses et évaluations dans le tourisme :

On peut affirmer avec certitude que nous connaissons un essor après les dures années du Covid et la situation avec l’Ukraine et la crise financière. Oui, c’est une année record, mais cela ne doit pas nous rassurer, car c’est dû à de nombreux facteurs. Ce ne sont pas seulement le marketing et la promotion, mais des facteurs comme l’existence d’un plus grand nombre de vols vers la Bulgarie et les prix plus élevés par rapport aux années précédentes. Les prix ont augmenté dans tous les secteurs et il est normal que les revenus du tourisme en fassent de même. Il faut aussi mentionner le plus grand nombre d’hôtels dans les stations touristiques et les villes. En dépit des bons résultats dans le tourisme, le taux d’occupation annuel moyen de nos hôtels demeure assez bas. Nous devons chercher à augmenter ce taux d’occupation des hôtels dans les stations de ski et dans nos sites maritimes pour ne pas avoir de problèmes de personnel et imposer un produit touristique compétitif de qualité de sorte à vraiment développer le tourisme quatre saisons au lieu de parler juste de l’été et de l’hiver.

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Il s’avère qu’à un moment où tout le reste de l’économie semble faire du sur-place ou même d’être en recul, le secteur du tourisme va de l’avant, lentement mais sûrement.

On ne peut pas dire que ce soit facile, note Konstantin Zankov. Cette incertitude politique, la modification de la TVA pour ce secteur d’activité, le problème du personnel, l’imbroglio du cadre normatif… On peut se plaindre à l’envi, mais gardons l’esprit positif et disons que le tourisme s’adapte et fait des efforts. Il essaie d’être proactif par une transformation numérique, il recherche ses visiteurs en ligne au lieu d’attendre que le ministère ou les collectivités territoriales fassent quelque chose pour attirer des touristes. Donc oui, le tourisme a démontré qu’il s’adapte aux circonstances, mais il y a moyen de faire encore mieux. Une autre chose qui nous aide beaucoup est qu’après la pandémie les gens ont la bougeotte et cela a contribué à cette vague touristique en Bulgarie.

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Photos: bulgariatravel.org, freesofiatour.com, ministère du Tourisme

Version française : Christo Popov