22 septembre : Journée de l’Indépendance

Publié le 20/09/12 à 07:30

Le Prince Ferdinand Ier et le Premier ministre Alexandre Malinov le 22 septembre 1908, lors de la proclamation de l'Indépendance.

Photo: archives

Nous marquons en ce 22 septembre, la Journée de l’indépendance de la Bulgarie acquise en 1908, 30 ans après la guerre de libération russo-turque qui a abouti à la signature du Traité de paix de San Stéfano. Et nous ne pouvons ne pas citer un extrait du Manifeste par lequel le prince Ferdinand Ier proclame l’indépendance de la Bulgarie en l’église des 40 Saints martyres dans l’ancienne capitale bulgare, Tirnovo :

Le Manifeste de la proclamation de l'Indépendance

« Toujours épris de paix, mon peuple rêve aujourd’hui d’un essor culturel et économique et rien ne doit freiner son élan, rien ne doit l’empêcher de progresser et de développer ses talents. Telle est ma volonté et celle de mon peuple…Ainsi soit-il ! Enthousiasmé par cette œuvre sainte et afin de répondre aux besoins de l’Etat et aux souhaits du peuple, jouissant de la bénédiction de Dieu, je proclame l’indépendance de la Bulgarie, déjà réunifiée le 6 septembre 1885, et je voudrais croire que cet acte régalien trouvera l’approbation des Grandes puissances et la sympathie de l’ensemble du monde éclairé. Vive la Bulgarie Indépendante ! Vive le peuple bulgare ! »

Retour sur cet événement mémorable de l’histoire de Bulgarie qu’il a fallu préparer 30 ans, grâce au témoignage de l’historien Andrey Pantev :

« La proclamation de l’Indépendance de la Bulgarie est un aboutissement de la révolution de libération nationale au 19e siècle dans les dimensions territoriales de l’Etat bulgare de l’époque. Concernant la période de 30 ans, il s’agit d’une procédure de routine propre à tous les Etats balkaniques. Car les Grandes puissances ont eu pendant des années de sérieux doutes quant à la capacité, voire la maturité des peuples balkaniques en termes de gouvernance et de savoir-faire administratif. D’où ce passage obligatoire par une semi-autonomie, puis une autonomie contrôlée, puis de nouvelles conditions et négociations jusqu’à l’obtention finale d’une vraie souveraineté, un véritable accouchement douloureux… »

La proclamation de l’Indépendance bulgare est toutefois favorisée par un certain nombre de facteurs relevant de la politique étrangère :

« Je commencerai par la dernière crise balkanique qui éclate, en rapport avec l’annexion de la Bosnie-Herzégovine par l’empire austro-hongrois. D’un autre coté, le régime turc donne de plus en plus des signes de faiblesse, alors que les régents bulgares multiplient les visites et actions diplomatiques préparant la transgression du Traité international de Berlin. Et petit à petit, l’Europe découvre que la Bulgarie n’est peut-être pas le perturbateur de la paix dans les Balkans qu’elle imaginait, ce qui ouvre les portes du pays à l’indépendance. »

Tout cela nous amène au printemps de 1909, lorsque les Grandes puissances finissent par reconnaître l’indépendance du Royaume de Bulgarie, ouvrant la voie à une nouvelle étape dans le développement du pays :

« Petit à petit, la Bulgarie se construit et déploie ses ailes, tel un oiseau longtemps retenu en cage. Et sa maturité prend des forces et s’affirme sans équivoque, surtout en 1912 lors de la guerre balkanique où elle campe une position modérée et sage. »

Version française : Sonia Vasséva

По публикацията работи: Maria Pééva

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